LIBREVILLE - L’ancien président de la Commission de l’Union Africaine (UA) a été inculpé lundi de maltraitance sur une quinzaine de jeunes à son domicile à Libreville, a annoncé le président de l’aile radicale de l’Union du peuple gabonais, membre du Front de l’opposition unie pour l’alternance, Jean de Dieu Moukani Iwangu, sur sa page facebook.
‘‘Je vous informe que monsieur Jean Ping a fait l’objet d’une inculpation ce matin, à l’initiative du Parquet de Libreville’’, a écrit Jean de Dieu Moukagni Iwangu à travers sa page facebook, indiquant que ‘‘le FRONT donne une conférence de presse mercredi matin au siège de l’Union Nationale’’, à ce sujet.
‘‘Sur auto saisine du Parquet de Libreville, il doit répondre de maltraitance sur les personnes arrêtées par des citoyens accourus à son secours, et conduites dans sa concession pour être livrées à la Police’’, a répondu M. Moukagni Iwangu, ajoutant : ‘’Quand les victimes deviennent bourreaux !’’
Le domicile librevillois de l’opposant gabonais Jean Ping avait été caillassé mis janvier par des centaines de jeunes arrivés chez lui tôt le matin pour disaient-ils lui demander des comptes sur ce qu’ils étaient advenu de leurs camarades interpellés par les forces de l’ordre lors d’une manifestation de l’opposition accordée puis interdite par le ministère de l’Intérieur, en raison de risques de dérapages.
Quinze des 300 jeunes qui avaient « caillassé » le domicile de l’opposant avaient été appréhendés, déshabillés et certains ligotés tandis que leurs photos avaient été postées sur les réseaux sociaux, par M. Ping et ses partisans.
L’ancien président de la Commission de l’Union africaine (UA), ancien baron de parti au pouvoir, passé dans l’opposition avait accusé les proches du pouvoir d’Ali Bongo Ondimba d’être à l’origine de cette attaque, signifiant que ce pouvoir veut attenter à sa vie.
Il avait notamment cité M. Hervé Patrick Opiangah, collaborateur du président gabonais, Ali Bongo Ondimba qui a depuis vendredi annoncé que « une citation directe en correctionnel a été diligentée contre M. Jean Ping pour délit de diffamation envers (sa) personne. Et que « l’audience y relative est prévue pour se tenir 2 mars 2015 ».
« Sous la houlette de certains cadres de ce régime dont Hervé Opiangah, homme de main du président ; une horde de vandales, s’est permise d’attaquer et de saccager une partie de mon domicile ce matin à Libreville », avait déclaré M. Ping sur sa page facebook.
Au cours d’une conférence de presse de clarification, le 16 janvier, l’ancien président de l’UA avait ironisé en disant : « on semble me reprocher de n’avoir pas reçu ces voyous avec du champagne ! », avant de montrer des documents vidéos où ces jeunes s’expliquaient sur les tenants et aboutissants de leurs actes.
En attendant, Jean Ping qui a visiblement manqué de tact dans sa réaction devra répondre des actes de maltraitance infligés aux 15 jeunes arrêtés et séquestrés dans sa concession le 12 janvier.