LIBREVILLE – La décision a été prise le 24 janvier à la Mission Baraka de Libreville. Une publication du pasteur Rostand Essono Ella sur sa page facebook, est à l’origine de ladite décision.
Selon le pasteur président, Jean Jacques Ndong Ekouaghe, le berger de la paroisse d’Angondjé a tenu des propos bellicistes et partisans sur sa page facebook, et l’a attribué à l’EEG et à son pasteur président. Ce qui est contraire au Code de déontologie pastorale. ‘’Il a prétendu que cette position a été donné lors du culte pour la paix que j’ai présidé au temple de Baraka-Mission. Aucun pasteur, aucun laïc ne saurait engager l’Eglise Evangélique du Gabon pour quelle que raison que ce soit dans des positions partisanes, quand notre pays connait des situations délicates’’, a-t-il déclaré.
’’L’Eglise Evangélique du Gabon, la toute première Institution Religieuse au Gabon depuis 1842, a donné le ton samedi dernier en condamnant l’assassinat de Mboulou Beka, et a mis en garde le pouvoir émergent pour que cesse de couler le sang des innocents. Le Gabon, hier havre de paix devient le lieu par excellence d’insécurité, de hors la loi et de criminalité !", écrivait le pasteur sur sa page facebook.
"Avec courage, le pasteur Président de l’Église Évangélique du Gabon, Jean Jacques Ndong Ekoughe reprécise le rôle Prophétique de l’Église en matière de Paix. Le climat actuel n’est ni favorable à la paix à cause de la violence et la répression sanglante, ni au développement du Pays à cause d’une démocratie en panne et que certaines pièces mériteraient d’être changées pour que le navire Gabon fonctionnent à merveille’’, poursuit-il avant d’ajouter ’’il faut entrevoir des espaces de dialogue et de conciliation. Ce mardi, il (le pasteur président ndlr) a reçu Zacharie Myboto, une figure de proue du Front Uni de l’Opposition pour recueillir les informations utiles pour le processus devant aboutir au dialogue politique et social, et décrisper la situation alarmante et effervescente pouvant conduire le pays dans le chaos", a-t-il lâché non sans s’en prendre à l’Archevêque de Libreville, Basile Mve Engone.
’’Le Courage de l’Eglise doit être salué au moment où plusieurs églises sont devenues muettes, silencieuses, compromises et se sont rangées du côtés des oppresseurs ! Attendons encore ce que dira ce jour l’Archevêque Catholique de Libreville pendant la présentation des Vœux au chef de l’Etat !", avait-il conclu.
Pour le président de l’EEG, l’acte posé par ce pasteur qui, selon lui, est coutumier de ce type de comportement, ne pouvait être ignoré, et méritait d’être sévèrement sanctionné. D’où la suspension de ses fonctions pastorales, jusqu’à la prochaine Commission des ministères prévue pour le mois de juillet prochain.
Cette décision a été contestée sur certaines chaînes de télévisions privées par l’entourage du pasteur sanctionné. Ces derniers estiment qu’il ne revenait pas au Conseil national extraordinaire de statuer sur le cas de l’ouvrier Essono Ella, mais plutôt la Commission des ministères, d’autant plus qu’il n’est pas question d’une situation d’indiscipline.
"La Constitution de l’église à son article 54 dit que le Conseil national extraordinaire est habilité à gérer au quotidien les questions d’indiscipline dans l’église. Et le Code de déontologie pastorale interdit aux pasteurs de se prononcer à titre personnel sur des questions sociales ou politiques, sans se référer au Conseil national de l’EEG, qui a la responsabilité d’apprécier. Ce qu’a fait le pasteur Rostand Essono Ella, est un cas d’indiscipline qui méritait d’être sanctionné"", a soutenu le pasteur président, Jean Jacques Ndong Ekouaghe.
Quant aux accusations faisant état des tractations entre lui et quelques leaders politiques de l’opposition gabonaise, Jean Jacques Ndong Ekouaghe a dit : "Il n’y a aucune négociation entre moi et les leaders de l’opposition. Je suis pasteur, c’est-à-dire un directeur de conscience, qui a obligation de réserve et de neutralité. Lorsque je constate certaines choses qui peuvent entrainer le pays dans le chaos, il est de ma responsabilité d’agir. Vous connaissez la situation politique actuelle de notre pays. Il est de ma responsabilité en tant que pasteur de recevoir les leaders politiques de tout bord, afin de ramener la sérénité dans le pays. C’est dans ce cadre, que j’ai reçu certains leaders de l’opposition et de la majorité. Que l’on arrête de dire n’importe quoi.’’, a-t-il martelé.
"Triste nouvelle pour ma famille, mes amis et notre Eglise gabonaise.....pour avoir exprimé librement mon opinion sur Facebook, comme un couperet la décision connue de tous est tombée !", a écrit jeudi le pasteur, appelant a méditer dans la Bible, Romains 8/35-39
