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Luc Bengono Nsi : «L’heure est venue de mettre un terme au régime actuel»
Publié le lundi 2 fevrier 2015   |  Gabon Review


Luc
© Autre presse par DR
Luc Bengono Nsi, président du Mouvement de redressement national (Morena)


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Brossant un tableau socio-politico-économique du pays assez sombre, le président du Mouvement de redressement national (Morena) a estimé, le 31 janvier à Libreville, qu’il est temps de mettre un terme au mandat de l’actuel chef de l’Etat.

A la faveur d’une conférence de presse tenue le 31 janvier à Libreville, le Mouvement de redressement national (Morena) s’est livré à une analyse socio-politico-économique assez criarde du pays. Rappelant les objectifs de son parti depuis sa création en novembre 1981, à savoir la libération du peuple gabonais par le retour au multipartisme, l’instauration d’une démocratie véritable en vue d’une alternance pacifique au pouvoir et l’exercice de la souveraineté du peuple, le président du Morena regrette que 34 ans après la création de sa formation politique, la situation politique, économique, sociale et culturelle du pays s’est dangereusement dégradée. «C’est la preuve, s’il en était encore besoin, que l’absence d’alternance, au lieu de conduire au développement du pays et du bonheur du peuple nous conduit inexorablement à l’abîme», a déploré Luc Bengono Nsi.

Sur le plan politique Luc Bengono Nsi en rajoute une couche sur la polémique autour de l’acte de naissance d’Ali Bongo, interpellant à nouveau les parlementaires gabonais, le peuple tout entier et la communauté internationale, «car aucun pays au monde ne peut accepter d’être dirigé par un homme sans identité et dont les origines sont douteuses, en un mot un véritable faussaire». Et le président du Morena de dénoncer une régression inquiétante, depuis 2009, des acquis démocratiques. En l’occurrence la dissolution des partis politiques ; la suspension des organes de presse ; l’intimidation des dirigeants des partis politiques de l’opposition, des journalistes et des membres de la société civile ; l’assassinat de compatriotes comme le regretté Mboulou Beka Bruno ; la répression systématique des manifestations publiques de l’opposition et des syndicats libres ; l’arrestation arbitraire des étudiants ou des compatriotes qui revendiquent leurs droits légitimes.

Sur le plan social, le Morena conteste la gouvernance actuelle du chef de l’Etat, indiquant que celle-ci se caractérise par «son incapacité atavique à répondre aux attentes et aux besoins des populations». Selon Luc Bengono Nsi, «aucune réponse durable n’est apportée aux revendications des secteurs publics et privés. Au contraire, on assiste à une paupérisation galopante des gabonais». Et l’orateur d’évoquer le secteur de l’éducation, où aucune réponse structurelle n’est donnée aux besoins légitimes des élèves et enseignants (nombre de salles de classe insuffisant, obsolescence des équipements construits dans les années 60 et 70, absence de matériel didactique et pédagogique). Même constat amer dans le domaine de la santé, où «les plateaux techniques sont insuffisants voire inexistants dans plusieurs localités du pays».

Le constat est tout aussi alarmant sur le plan économique, où Luc Bengono Nsi se demande où vont les milliers de milliards annoncés en fanfare dans les différents collectifs budgétaires. Depuis 2009 en effet, souligne le leader du Morena, «on nous a annoncé des budgets d’investissements de 900 à 1000 milliards de francs, soit près de 5000 milliards de francs sur cinq ans». Mais, ironise-t-il, «le gouvernement peine à construire 10 km d’autoroute 2X2 voies de Libreville à Ntoum, le projet pharaonique de la Marina est à l’arrêt, la livraison du stade omnisport est reportée sine die» ; avant de regretter : «les hausses de prix du baril du pétrole et les plus-values pétrolières n’ont jamais bénéficié au peuple gabonais». Fort de ce constat, le Morena estime que «l’heure est venue de mettre un terme au régime actuel, malgré les reculs permanents de la justice gabonaise».

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