Le Gabon devrait bientôt contracter un emprunt de 13,1 millions d’euros auprès de la Banque internationale pour la reconstruction et le développement.
Présenté par le ministre de l’Economie, de la Promotion des investissements et de la Prospective, et adopté en conseil des ministres le 9 janvier dernier, le projet d’ordonnance autorisant l’Etat gabonais à contracter un nouvel emprunt auprès de la Banque internationale pour la reconstruction et le développement (BIRD), n’a pas manqué de faire jaser. D’aucuns y voient une façon d’«enfoncer» davantage le pays dans la spirale de l’endettement dont il ne sera que trop difficile de sortir. Pour d’autres, convaincus de ce que la situation économique du pays est loin d’être bonne, surtout depuis l’effondrement des cours du baril de pétrole, alors qu’il y a quelques mois de folles rumeurs circulaient autour d’une supposée récession, le nouvel emprunt viendrait confirmer que les caisses de l’Etat sont vides, contrairement à ce que soutenait en 2014 Christian Magnagna, ministre du Budget et des Comptes publics.
D’un montant de treize millions cent mille (13.100.000) euros, soit plus de 8,5 milliards de francs, l’emprunt, qui suscite la méfiance des populations, devrait venir en appui aux nombreux projets nourris par le gouvernement. N’empêche, la justification voire le prétexte de cette «nouvelle dette» qui devrait être contractée dans les prochaines semaines ou mois convainc peu. Le conseil des ministres précise pourtant que «le produit de cet emprunt servira au financement du projet de promotion de l’investissement et de la compétitivité». Une façon de redynamiser le secteur économique, en le rendant plus moderne et plus apte à faire face aux nouveaux enjeux. Pour les défenseurs de la politique gouvernementale, il s’agit davantage d’une action courageuse visant la diversification de l’économie nationale que d’une dette au sens stricte du terme.
En mars dernier, Gregor Binkert, directeur des opérations de la Banque mondiale au Gabon, annonçait déjà une aide de 18 millions de dollars US (près de 9 milliards de francs CFA) accordée par la BIRD, filiale de la Banque mondiale. Cette manne devrait permettre au Gabon qui, ces dernières années multiplie les prêts à travers le monde, de «diversifier son économie et réduire la pauvreté en améliorant l’environnement de l’entrepreneuriat et la création d’emplois». Avec la nouvelle ligne budgétaire, l’«aide» octroyée au Gabon par la BIRD, qui prête aux taux du marché, totalisera 17,5 milliards de francs CFA pour les seuls 12 derniers mois.
