En raison de la chute des cours du pétrole, le ministère du Budget et des Comptes publics prévoie d’élaborer une loi de finances rectificative pour ne pas retarder le début de l’exécution 2015 et éviter la paralysie de l’administration.
Le récent effondrement, presque de moitié, du cours du pétrole impose des mesures peu appréciables mais pourtant nécessaires pour éviter le pire. Au Gabon, depuis ces dernières semaines, «le gouvernement se prépare (…) à élaborer un projet de loi de finances rectificative sur la base de nouvelles hypothèses prudentes du prix du baril de pétrole à 40 USD et de taux de change du franc CFA/USD à 530 francs, contre respectivement 80 USD et 490 francs CFA dans la loi de finances initiale». C’est du moins ce qu’a récemment affirmé le Premier ministre au cours d’un entretien au quotidien L’Union. Si les propos de Daniel Ona Ondo, pourtant empreints d’optimisme, peuvent susciter quelques craintes, la diminution des recettes de «près de 400 milliards de francs» rassure beaucoup moins. Mais pour le ministre du Budget et des Comptes publics qui, le 29 janvier 2015, a informé le conseil des ministres que des mesures pour le moins drastiques sont en passe d’être adoptées, il n’y a pas péril en la demeure.
A la suite de Daniel Ona Ondo, Christian Magnagna a soutenu que l’élaboration éventuelle d’une loi de finances rectificative prendra en compte les réajustements du cadrage macroéconomique et budgétaire en cours de réalisation. A cet effet, «le budget 2015 autorisé par le Parlement a été ouvert à la consommation à hauteur de 15%», lit-on dans le communiqué du conseil des ministres, qui indique que la mesure a été prise dans le but de ne pas retarder le début de l’exécution 2015, tout en évitant de «paralyser le fonctionnement de l’administration». Aussi, convient-il de noter dans le communiqué, que cet exercice budgétaire 2015 consacre la mise en place effective de la budgétisation par objectifs de programme (BOP), avec le premier budget élaboré et exécuté sous le régime de la loi organique n°31/2010 du 21 octobre 2010 relative aux lois de finances et à l’exécution du budget (LOLFEB). Il s’agit désormais de prioriser certains projets au détriment d’autres. Ceci en comptant sur la «responsabilisation» de chaque département ministériel.
Sentant venir les difficultés, Christian Magnagna a rappelé le principe sous-tendu par la BOP, selon lequel «chaque ministre devient ordonnateur de ses dépenses». Lui, ne se contentera désormais plus que de «réguler la dépense publique, à assister les autres départements ministériels dans la mise en œuvre de la réforme et à veiller à ce que les principes et les règles budgétaires et comptables soient respectés aussi bien lors de la préparation que lors de l’exécution du budget».