Ayant pour sujet d’échange, La sécurité alimentaire : solution durable à la crise socio-économique au Gabon, ce rendez-vous du donner et du recevoir a permis de révéler que tout comme l’Etat, les investisseurs privés doivent s’impliquer afin de garantir aux gabonais une autosuffisance alimentaire gage de paix sociale.
C’est ce qui ressort de la conférence débat initiée par cette ONG le 29 janvier dernier à l’Institut français du Gabon à Libreville.
L’ONG Initiative Développement Recherches Conseils (IDRC) Africa, dont l’objectif est de promouvoir le secteur alimentaire gabonais s’inscrit dans la vision de la Gabonaise des Réalisations Agricoles et des Initiatives des Nationaux Engagés, plus connue sur la dénomination de programme GRAINE. Au cours de cette conférence débat qui a vu la présence d’un représentant de la Chambre de commerce du Gabon, de l’Union Européen, et du Ministère du commerce, il a été présenté d’abord les activités de l’ONG, ses réalisations, et sa vision pour l’essor du secteur agricole au Gabon. Le coordonnateur des programmes de cette organisation, Hervé Omva Ovono a saisi une nouvelle fois l’occasion pour fustiger l’inefficacité des agences créées dans le secteur de l’agro-alimentaire.
Selon lui, pour que l’action de l’Etat se fasse réellement ressentir dans le secteur, il suffira de respecter les engagements pris dans le cadre de la signature depuis 2003 du Programme Détaillé pour le Développement de l’Agriculture Africaine (PDDAA), du Nouveau Partenariat pour le Développement de l’Afrique (NEPAD) qui demande aux Etats d’accorder au minimum 6% du budget national à l’agriculture et progressivement jusqu’à 10% afin d’atteindre l’autosuffisance alimentaire. « Plusieurs pays signataires qui l’ont fait aujourd’hui se portent bien dans le secteur. Pourquoi pas nous », s’est-il interrogé. L’Etat devrait de ce fait mettre sur pied le crédit agricole, facteur de développement dans plusieurs pays du monde.
Dans la phase des questions réponses, les différents intervenants n’ont pas manqué de s’attarder sur la notion de sécurité alimentaire. Une notion diversement appréciée, mais que l’ONG par la voix du modérateur, membre de cette ONG Armand Obiang Nzue définit comme « la capacité d’un Etat à garantir à ses populations, une alimentation saine, en quantité suffisante et à moindre coût ». Pour lui, « la sortie de crise et la lutte contre la pauvreté et l’exode rural passe par l’investissement dans l’agriculture rurale. Au moment où l’annonce de la baisse du baril de pétrole fait déjà grincer des dents, l’agriculture pourrait être le secteur primaire sur lequel le Gabon pourrait s’appuyer ».
IDRC Africa souhaite mettre son expertise au service de l’Etat gabonais, mais surtout sollicite une implication technique du Gouvernement dans la gestion de ce secteur. Développer les routes, consolider les outils démocratiques pour permettre l’indépendance de l’agriculteur sont autant de recommandations que l’ONG adresse à l’Etat, à qui elle compte également proposer un projet afin de promouvoir les micros projets (agriculture, élevage, pisciculture) sur les 53 départements du Gabon. En effet, ce projet qui est estimé à trois (3) milliards de franc CFA sur trois (3) pourrait créer 13 250 emplois directs. Ce qui devrait permettre aux agriculteurs de vivre décemment.