Donnant les raisons pour lesquelles il prendra part à la marche vers l’Assemblée nationale, le Sénat et la Primature, le 29 janvier courant, le président de l’aile loyaliste de l’Union du peuple gabonais (UPG) revient sur sa plainte en destitution du président de la République.
Ayant pris part au meeting du Front de l’opposition pour l’alternance, le 27 janvier dernier au siège de l’Union Nationale (UN) à Libreville, qui s’est achevé sur l’annonce d’une marche en direction de l’Assemblée nationale, du Sénat et de la Primature, Jean de Dieu Moukagni-Iwangou a décliné les 10 raisons pour lesquelles il entend manifester aux côtés des autres leaders de cette plateforme. S’il semble conscient des risques encourus par ses compagnons et lui-même, dont la moindre sortie est scrutée par le pouvoir, le président de la branche dite loyaliste de l’Union du peuple gabonais (UPG) affirme ne pas ressentir de crainte face à un régime chancelant et visiblement aux abois. Aussi, indique-t-il, il marchera vers le Palais Léon Mba, le 29 janvier courant, parce qu’il avait saisi la Haute cour de justice en novembre 2014 sans suite jusqu’à ce jour. Pointant du doigt la crainte ou le refus de cette institution de faire toute la lumière sur le délit de «haute trahison et violation de serment» dont il accuse le président de la République, il demande au président de l’Assemblée nationale de «désigner trois députés devant composer la juridiction de jugement». Un appel dont l’aboutissement semble hypothétique, au regard du silence opposé par les institutions concernées par sa saisine.
Disant ne plus supporter ce silence, Jean de Dieu Moukagni-Iwangou a annoncé qu’il adressera, dans les jours qui viennent, un courrier à Guy Nzouba-Ndama, «pour lui rappeler ses obligations constitutionnelles, qu’il est tenu de respecter, sous peine d’assumer la rupture du pacte républicain devant la nation». La même menace est brandie à l’encontre de la présidente du Sénat, Rose Francine Rogombe, également invitée à désigner trois sénateurs, en vue de la constitution de la Haute cour de justice. «Le Gabon proclame à la face du monde qu’il est un Etat de droit. (Il) doit le prouver devant la communauté nationale et internationale», lance la plaignant. Et qui, en dehors du Premier ministre est mieux placé pour en donner la preuve ? Le leader de l’UPG-loyaliste demande donc à Daniel Ona Ondo de convoquer le Parlement en session extraordinaire, «pour voter la mise en accusation du chef de l’Etat». Comme quoi, semblent dire les membres du Front de l’opposition pour l’alternance, «une dizaine de raisons justifie la manifestation du jeudi 29 janvier 2015».