Alors que la commission ad hoc du Sénat chargée de faire la lumière devait remettre son rapport d’enquête le 27 janvier courant, il se dit que de nombreuses zones d’ombre subsistent dans l’affaire portant meurtres en série à laquelle serait mêlé un sénateur du Parti gabonais du centre indépendant (PGCI), Joseph Moukala Koumba.
La commission ad hoc du Sénat chargée de réunir les éléments permettant la levée de l’immunité parlementaire du sénateur Joseph Moukala Koumba devait remettre son rapport d’enquête le 27 janvier courant. Pour l’élaboration dudit rapport, cette commission a séjourné à Tchibanga pendant une semaine. Il s’agissait d’auditionner des personnes susceptibles de la renseigner dans le but de faire la lumière sur les assassinats multiples avec prélèvement d’organes perpétrés par un tueur en série nommé Florent Boussougou Mouketou. Celui-ci ayant avoué pas moins de 21 «crimes rituels» tout en désignant Joseph Moukala Koumba, comme commanditaire de ces œuvres macabres.
Le rapport qui sera remis au bureau du Sénat devra donc permettre de lever les équivoques sur cette affaire qui comporte de nombreuses zones d’ombre. Selon des rumeurs véhiculées çà et là, certaines victimes présumées sont en vie et les chauffeurs de l’un des véhicules utilisés pour ces basses besognes disent ne pas reconnaitre le sénateur. En d’autres termes, Joseph Moukala Koumba ne serait pas ce commanditaire recherché mais une victime des guéguerres politiques. Il y aurait donc des mains invisibles derrière ce micmac. «Pourquoi la procédure a-t-elle été si rapide ?», se demandent les défenseurs du sénateur du Parti gabonais du centre indépendant (PGCI). Comme quoi, note un journaliste, «l’habitude et le laxisme ont fait que lorsque quelque chose se déroule un peu mieux que par le passé dans notre pays, on se pose automatiquement des questions».
N’empêche, les tractations entre le parquet de Tchibanga, le ministère de la Justice et le Sénat se poursuivent dans le but de déterminer les responsabilités des uns et des autres dans cette affaire qui a remis au goût du jour la psychose des crimes rituels. Raison pour laquelle la commission, dirigée par les sénateurs Martial Mboumba (PDG) et Marie-Rose Melighe-me-Ngwa (RPG), a auditionné l’ancien député Gérard Mihindou, le président du Conseil des sages de Tchibanga, Barthélémy Boussougou, la mairesse de Tchibanga, le président du Conseil départemental et le directeur de la prison de Tchibanga, entre autres.
L’on se rappelle que Florent Boussougou Mouketou avait avoué de plein gré, à ses geôliers de la maison d’arrêt de Tchibanga, tous les «crimes rituels» qu’il aurait commis dans cette ville et ses environs entre 1983 et 2014. La liste des victimes livrée par le tueur en série indiquait les quartiers ou villages qui avaient ainsi été gravement endeuillés et qui vivent depuis lors dans la psychose absolue.