Réunis à la faveur d’un meeting organisé au siège de l’Union Nationale (UN) à Libreville, les membres du Front de l’opposition pour l’alternance ont lancé, le 27 janvier dernier, un nouveau cycle de protestation contre la majorité au pouvoir.
Annonçant pour le 29 janvier prochain une marche vers l’Assemblée nationale, le Sénat et la Primature, les membres du Front de l’opposition pour l’alternance ont informé leurs militants et sympathisants d’un nombre d’actions politiques à venir, dont la visée est une et unique : faire partir Ali Bongo du pouvoir au plus vite. S’ils ont, contre toute attente, tenu leur premier meeting à Libreville sans heurts, ils sont aussi apparus plus déterminés que d’habitude, les récents évènements au centre desquels se sont trouvés certains des leurs, leur ayant prouvé qu’ils vivent dans «un Etat voyou qui refuse de protéger ses citoyens», ainsi que l’a affirmé Pierre Amoughe Mba. L’ancien ministre de la Culture est revenu sur l’actualité relative à l’agression dont Jean Ping et lui-même ont été victimes le 12 janvier dernier à leurs domiciles respectifs.
Si, à l’exemple des interventions de Paul-Marie Gondjout, Jean de Dieu Moukagni-Iwangou et Pélagie Itsana, ils sont restés fidèles à leur sujet de prédilection : l’éligibilité du président de la République, appelant les jeunes, les femmes et les étudiants à prendre leurs responsabilités devant «le parjure» commis par Ali Bongo, le meeting s’est également penché sur le projet de loi récemment annoncé par le président de l’Assemblée nationale, portant répression des actes de xénophobie, de racisme, de tribalisme et d’intolérance religieuse. Une sauce que Zacharie Myboto a dit connaître parfaitement pour l’avoir goûtée en 2003, alors qu’il était député du Parti démocratique gabonais. «Guy Nzouba-Ndama qui est l’auteur de ce projet de loi liberticide et dangereux pour notre pays n’est pas à son premier coup d’essai. Il en avait déjà émis le vœux en 2003, au moment de la révision constitutionnelle».
Pour le président du Front de l’opposition pour l’alternance qui dit avoir contribué à l’échec de cette loi à l’époque, «il s’agit d’un texte pensé au profit d’individus bien déterminés, qui se trouvent au sein du cabinet du président de la République», pour ce qui est de la partie sur la xénophobie, l’évocation du délit de tribalisme lui, ne viendrait que pour conforter la loi sur l’élection présidentielle à un tour. «Ce n’est ni plus ni moins qu’un projet de loi aux relents politiques» contre lequel Zacharie Myboto et ses compagnons feront «front». Pour lui, le pays n’a jamais connu de troubles qui nécessitent l’adoption d’une telle loi qu’il juge lourde de conséquences.
Le Front de l’opposition pour l’alternance a appelé ses militants et sympathisants à de nouvelles manifestations de défiance contre le pouvoir en évitant de regarder, d’écouter et de lire les médias publics et proches du pouvoir qui, prétendent-ils, «ne relayent pas la vérité et abrutissent les Gabonais». Une curieuse demande qui a cependant précédé l’annonce d’un cycle soutenu de meetings et de causeries pour les semaines voire les jours qui viennent