Présidant la clôture du séminaire gouvernemental de la Pointe Denis, dimanche 25 janvier, Ali Bongo Ondimba a invité le Gouvernement au sursaut, « dans le respect des valeurs cardinales, la lucidité et le courage ». Pour faire face à la conjoncture pétrolière marquée par la baisse significative des cours, une stratégie de priorisation est engagée, qui permettra de maintenir la croissance et de poursuivre la lutte contre les inégalités. « Les mesures ne doivent souffrir d’aucune hésitation », a prévenu le Chef de l’État.
En clôture du séminaire annuel du gouvernement gabonais, ayant suivi la lecture du rapport final établi par le secrétaire général Ali Akbar Onanga Y’Obegue, le Président de la République a marqué sa détermination : « Le Gouvernement sera jugé par le peuple et par moi-même ». Recadrage stratégique, entreprise de détermination des priorités, leçon de réel, ce séminaire se tient en ouverture de « l’année de la vérité et des faits ». Le baril de pétrole est en chute, l’ardeur et la témérité doivent s’afficher à la hausse.
Ainsi faut-il consolider les acquis obtenus depuis 2009, et notamment cette croissance du secteur hors-pétrole à plus de 10% obtenue grâce aux initiatives de diversification de l’économie gabonaise. Pour passer de la culture de la rente à la culture de la production, pour libérer les énergies nationales, pour s’extraire du carcan de l’or noir, Ali Bongo Ondimba exige que l’équipe gouvernementale s’approprie sans délai le nouveau ‘Pacte national d’ajustement pour la compétitivité’. Véritable partenariat de modernisation de l’environnement et du cadre des affaires, le PNAC implique une simplification des procédures, une rationalisation fiscale, la réforme du droit du travail et de la formation professionnelle, la mise en place d’une cellule de facilitation des investissements publics-privés, et le développement des normes de qualité dans les secteurs privé et public.
Comme l’avait indiqué le Chef de l’État, vendredi, en lever de rideau du séminaire gouvernemental, le Pacte social et la Stratégie d’investissement humain demeurent, même en période de contraction budgétaire, en tête des priorités : « Nous ne transigerons pas sur nos engagements sociaux ». Pour les filets de protection économique et les transferts solidaires, le portefeuille de projets d’activités génératrices de revenus et les minimas sociaux, un besoin de financement estimé à 171 milliards de FCFA a été présenté pour 2015.
Destinées à être rapidement présentées en Conseil des ministres, des mesures empreintes de lucidité engageront notamment une réduction du train de vie de l’État, une révision du dispositif des taxes, une réduction des missions à l’étranger et la centralisation des frais de mission auprès du ministre du Budget.