Au terme de la cérémonie de lancement de l’opération de distribution des titres de paiement de leurs allocations annuelles, les handicapés, veufs, veuves, orphelins et gens du troisième âge ont exprimé leur mécontentement.
La clôture de la cérémonie de lancement de l’opération de distribution des titres de paiement des allocations annuelles aux personnes vulnérables ne s’est pas faite sans éclats de voix. Sur l’esplanade du bâtiment abritant le gouvernorat de l’Estuaire, la longue attente ayant précédé le démarrage des opérations n’a pas aidé à étouffer l’agacement des bénéficiaires, certains d’entre eux ayant été confiés à la Croix rouge en raison de la forte chaleur. Au terme de la cérémonie à laquelle prenaient part, entre autres, le ministre de la Santé et de la Prévoyance sociale, le gouverneur de l’Estuaire et de nombreux représentants d’organismes nationaux et internationaux, plusieurs personnes handicapées ont crié leur déception au regard du montant des bons du Trésor qui leur avaient été distribués.
Pour Julien Nyari, «c’est une honte pour le pays, et un manque de considération pour les personnes dites vulnérables». L’ancien président de l’Organisation nationale des personnes handicapées, qui a vivement regretté que la cérémonie n’ait pas donné l’occasion aux bénéficiaires de prononcer un discours dans lequel ils auraient exprimé leurs doléances, laisse éclater une incompréhension. «Ils auraient bien pu les remplir dans leurs bureaux, les formalités, s’ils n’avaient pas besoin de nous», lance-t-il, avant de s’interroger, l’air amer : «Pourquoi avaient-ils besoin de notre présence ici ? Pour se moquer de nous ?». Pour lui, «cette cérémonie est une mascarade. C’est de la poudre aux yeux».
Aux dires d’Irène Essoué, une personne à mobilité réduite, détentrice d’un commerce, «aucun réel effort n’a été fait par le gouvernement» dans le domaine de l’amélioration des aides aux personnes vulnérables. «C’est une initiative qui date de 1980 qui, à ce jour, n’a pas beaucoup évolué», a fait savoir celle qui aime à se faire appeler «Maman verre cassé». Pour elle, si l’aide est appréciable, elle ne doit pas être l’occasion de «se moquer des Gabonais». Or, relève-t-elle, «(avant), les allocations aux personnes vulnérables s’élevaient à 120 000 francs par trimestre. Aujourd’hui, ce montant est désormais à 75 000 francs».
Lancée 22 janvier dernier dans la province de l’Estuaire, l’opération s’est étendue, le lendemain, à l’intérieur du pays. Elle est destinée à près de 12 000 individus pour une enveloppe globale d’environ 880 225 000 francs. Il s’agit notamment de 418 425 000 francs pour 5 579 personnes en situation de handicap, de 213 675 000 francs pour 2 849 personnes âgées et de 248 125 000 francs pour 3 319 veufs, veuves et orphelins.