Un conseil exécutif aura lieu le 27 janvier 2015 à Libreville pour décider de l’avenir d’Africa N°1, la radio panafricaine, en grève illimitée depuis le 17 décembre 2014, selon le syndicat des communicateurs d’Africa N°1 (SYCA) qui a depuis lors entamé les négociations avec le ministère de tutelle et le comité de privatisation.
« La prochaine réunion prévoit la recapitalisation de la Radio mais pourvu que la Libye coopère», a déclaré mercredi à Gabonactu.com, Jean Félix Ngawin, président du SYCA faisant un état des lieux du mouvement de grève.
Pour cette réunion dite de la dernière chance toutes les parties prenantes seront représentées. Il s’agira notamment des représentants de la Libye, qui est actionnaire majoritaire du «Tam-Tam» d’Afrique avec 52% des parts, de l’Etat gabonais qui détient 35% des actions. Les 13% restants appartiennent à des tiers.
Depuis l’instabilité politique en Libye en 2011, ce pays n’arrive plus à assumer ses engagements. Tout ou presque reste en l’état depuis l’entrée dans le capital de la Libye. Les rappels sur salaires allant de 2008 à 2014 conformément à l’application de la convention d’entreprise signée le 21 janvier 2011 par la Direction générale, l’Inspecteur du travail et les partenaires sociaux (syndicats), dont les agents réclament l’apurement, n’ont pas encore trouvé une suite favorable. Les grévistes revendiquent également la réhabilitation du centre émetteur de Mouyabi (Sud-Est) et des relais FM à travers les 18 capitales africaines. Les grévistes souhaitent aussi l’embauche des 12 agents qui travaillent depuis 1996 pour certains et 2001 pour d’autres, sans statuts.
L’autre point d’achoppement qui devra focaliser les débats est l’aboutissement du redressement judiciaire long de 4 ans. Une fin réclamée à corps et à cri par les grévistes.
Depuis le 17 décembre, les programmes de la radio sont arrêtés. Une musique est diffusée en boucle. Elle est entrecoupée d’une bande annonce pour rappeler que la radio est en grève. Il n’y a aucun service minimum. Depuis plus d’un mois, les agents se donnent rendez-vous au piquet tous les jours.
Quelques jours après le déclenchement de la grève, l’Administrateur-Directeur général d’Africa N°1, le Libyen Béchir Aboubacker Ambert, avait pris les vacances. Une absence qui avait occasionné le blocage des négociations. Il ressort que, selon le syndicaliste Jean Félix Ngawin, «les points les plus saillants où les travailleurs ont plus d’intérêt n’ont pas été abordés de façon concrète dans les différentes réunions». Parmi ces points, le manque de garantie pour les agents d’être payés régulièrement chaque mois.
«Nous voulons un signal fort pour suspendre la grève », a conclu M. Ngawin qui reste tout de même optimiste quant à l’issue favorable de la situation.