Une curieuse fiche de réinscription exigeant un engagement sur l’honneur des étudiants a récemment été élaborée et transmise à l’administration par le Syndicat national des enseignants et chercheurs (Snec).
A l’Université Omar Bongo (UOB), une fiche de réinscription pour le moins curieuse est au centre d’une vive polémique depuis quelques jours. Les étudiants, désireux de continuer leurs études au sein de cet établissement d’enseignement supérieur, sont invités à s’engager «sur l’honneur» à respecter les enseignants, leurs biens personnels, ainsi que leurs libertés. Cette fiche a fait son apparition dans les différents facultés et départements par l’entremise des responsables parmi lesquels certains avouent avoir été contraints à cette solution en raison des nombreuses menaces encourues lors des mouvements de grève initiés par les étudiants.
De fait, le document administratif auquel sont désormais soumis les anciens étudiants engage les signataires «à ne plus éconduire les enseignants des amphithéâtres, les menacer dans l’exercice de leur fonction, endommager leurs biens (et à) les empêcher de circuler dans le campus universitaire». Selon la nouvelle fiche de réinscription, «tout acte contraire à ces principes, exposera (le contrevenant) à des sanctions prévues par le règlement extérieur de l’Université Omar Bongo». Aussi, prévient l’administration, «tout étudiant qui n’aura pas signé cet engagement ne pourra non seulement être accepté en classe, mais ne sera jamais évalué par les enseignants-chercheurs» de l’UOB. Une nouvelle formule qui, estiment certains, devrait permettre le retour à la discipline au sein de la plus grande université du pays, bien tristement reconnue pour ses mouvements d’humeur à répétition et les difficultés d’enseignement qui en découlent.
Pourtant, de nombreux étudiants ne goûtent que moyennement à cette nouvelle mesure que d’aucuns perçoivent comme une volonté des enseignants de jeter un voile sur les conditions de vie et d’étude à l’UOB, qui constituent l’essentiel des revendications ayant débouché sur les grèves jusque-là enregistrées au sein de l’institution. «Eux, savent boycotter les cours lors de leurs grèves. Quel étudiant s’est levé pour dénoncer ces grèves ?», s’est interrogé l’administrateur de la page Facebook «AG Le Journal UOB». Pour les étudiants, qui comprennent mal la crainte des enseignants, dont certains ont vu leurs véhicules caillassés voire incendiés et leur intégrité physique quelques fois menacée, il s’agit ni plus ni moins d’une mesure visant à intimider et à museler la jeunesse. Rien moins que ça !