Ayant suivi de bout en bout à l’audition de Jean Ping, le 19 janvier 2015 dans les locaux de la police judiciaire (PJ), le président de l’une des deux branches de l’Union du peuple gabonais (UPG) fait le point sur cette entrevue qui a duré plus de 5 heures.
Qualifiant de «séance en accordéon» l’audition à laquelle s’est soumis Jean Ping dans les locaux de la police judiciaire (PJ), le 19 janvier 2015, Jean de Dieu Moukagni-Iwangou s’est montré plutôt amusé par la procédure initiée par la justice à qui il dit pourtant accorder toute sa confiance. Si pour lui le premier vice est lié à la transmission de la convocation un dimanche, «jour férié», les enquêteurs qui souhaitaient entendre l’ancien ministre des Affaires étrangères en tant que plaignant, de prime abord, en ont profité pour revenir sur les évènements du 20 décembre 2014. «Ce qui n’était pas l’objet», soutient le magistrat hors catégorie, déchu en raison de son engagement politique.
Pourtant, selon le président de la branche dite Loyaliste de l’Union du peuple gabonais (UPG), l’audition de l’ancien président de la commission de l’Union africaine (UA) a très tôt viré à l’interrogatoire. Or, rappelle-t-il, si «les enquêtes ont pour dénominateur commun, et pour objectif de rechercher la vérité», celles-ci doivent être menées à charge et à décharge selon un besoin précis. Et le besoin initialement évoqué par les agents était que Jean Ping formalise sa plainte, «étant entendu qu’il a été l’objet d’une tentative d’assassinat». Or, estime-t-il, cette «séquence originale» a tout de même permis d’«aller dans tous les recoins de la vérité pour que l’enquête n’oublie pas en chemin un espace où pourrait se trouver des éléments intéressants à opposer à celui qui (a été) convoqué». Mais de l’essentiel de l’audition, il retient avec regret que «les (deux) enquêtes se mènent totalement à la charge de celui qui est convoqué». Ce qui, estime-t-il, pourrait aisément faire penser à une sorte d’acharnement à l’encontre de l’ancien ministre des Affaires étrangères passé à l’opposition.
Dès lors, s’il ne montre pas des signes d’inquiétude, Jean de Dieu Moukagni-Iwangou dit attendre énormément de la suite à donner à ce dossier, l’un des plus observés et commentés du moment. «Il faut aller jusqu’au bout de la vérité», a-t-il lancé, ajoutant : «La vérité est celle-ci que M. Ping a été l’objet d’une agression grave et cette agression a été exécutée par des jeunes qui ont été instrumentalisés, et visiblement commanditée par des personnalités qui ont fait l’objet d’une citation et d’aveux circonstanciés». Avec d’autres auditions prévues pour les jours qui viennent, qui nécessiteront l’intervention d’autres individus, à l’instar du voisinage et de la parentèle de Jean Ping, on est loin de la clôture de ce dossier que certains qualifient de «brûlant».