Après des semaines d’un procès sous haute tension, les 101 personnes arrêtées pour leur participation présumée à la manifestation interdite de Rio ont toutes été mises en liberté par le tribunal de première instance de Libreville.
La suite du procès des 101 prévenus pour «troubles à l’ordre public», pour le moins scrutée par de nombreux observateurs à travers le monde, qui a suscité de vives critiques de la part de l’opposition, ne pouvait avoir une autre fin : tous les présumés manifestants lors du meeting «interdit» de Rio, organisé par l’opposition à Libreville, ont été relaxés. Le verdict, annoncé au terme de l’audience du 16 janvier dernier, a ravi plus d’un spectateur, et redonné le sourire aux parents des détenus, parmi lesquels on comptait notre confrère Francis Edou Eyené.
Si le tribunal est parvenu à cette décision, c’est parce que, estiment les avocats de la défense, «la totalité des dossiers était quasiment vide». En effet, au cours des différentes audiences dont la première s’est tenue le 5 janvier dernier, le ministère public était régulièrement accusé d’avoir commandité «un procès pour l’exemple», comme pour se venger de l’opposition. Ce qui s’était soldé par l’absence de documents importants dans les dossiers d’accusation, à l’instar des procès-verbaux établissant la preuve des sommations faites par les policiers aux manifestants le 20 décembre 2014. Accusés d’avoir participé à un attroupement non armé, donc d’avoir attenté à l’ordre public, les présumés coupables ont été relaxés, dit-on, en raison des «erreurs commises par le ministère public».
Si certains prévenus ont écopé de quelques mois de prison avec sursis et de quelques amendes, pour les détenus arrêtés le même 20 décembre 2014, et mis sous le coup du défaut de carte de séjour, le tribunal s’est prononcé pour une expulsion qui devrait intervenir sous peu.