Au détour d’une causerie politique tenue dans sa circonscription politique du 4e arrondissement de Libreville, l’ancien ministre du Pétrole, membre du Comité permanent du Parti démocratique gabonais (PDG) invite au dialogue pour sortir le pays de sa situation actuelle. L’entourage du président de la République et un certain PDG en prennent, au passage, pour leur grade.
Se voulant libéral dans ses idées et ses actions, Alexandre Barro Chambrier, député PDG du 4e arrondissement de Libreville, a rencontré les militants de cette conscription politique, le vendredi 16 janvier dernier. L’ancien ministre souhaitait présenter ses vœux de nouvel, faire le résumé de la session parlementaire et livrer son point de vue de la situation sociale, économique et politique que traverse le pays depuis quelques mois.
Ayant commencé par réaffirmer son appartenance au PDG, Alexandre Barro Chambrier a exprimé son point de vue sur l’ensemble des événements vécus par le Gabon ces dernières semaines. «Le Gabon traverse des difficultés, des tensions qui sont en rapport avec une absence de compréhension, de dialogue», a-t-il lancé d’entrée de jeu. A ses yeux, la situation est «préoccupante» au regard de la «dégradation du climat social et politique qui nécessite la mobilisation de tout le monde». «Nous avons, par le passé, lavé le linge sale en famille», a-t-il rappelé, plaidant pour que les uns et les autres aillent à la table des négociations. «Il n’y pas de raison que nous ne puissions pas rester un havre de paix !», a-t-il martelé, reconnaissant qu’il «y a une crise sociale, une crise politique» et qu’il est «temps de tirer la sonnette d’alarme». «Je ne crois pas que c’est à l’extérieur que nous allons trouver la solution à nos problèmes», a-t-il fait observer.
Esquissant des solutions pour une sortie de crise, Alexandre Barro Chambrier plaide pour la tolérance et le respect des différents points de vue. Il estime que des personnalités nationales neutres, modérées comme les hommes de Dieu, ou des citoyens désintéressés doivent s’engager et servir de catalyseur. «Il faut la voix de la sagesse. Le dialogue est la seule voie de sortie et il faut recadrer le débat», a-t-il soutenu, indiquant que si les événements ne trouvent pas de solutions endogènes, il faudra recourir à l’extérieur. Mais, l’ancien ministre insiste sur ce que cette hypothèse ne peut s’envisager qu’en «dernier recours». «Il faut avoir le courage de négocier», a-t-il lancé, fustigeant les «positions extrêmes» qui bloquent et mènent le pays «droit dans l’abîme». «Il faut viser l’intérêt général», a-t-il asséné, soulignant qu’on peut «être déterminé sans être extrémiste».
De fait, celui que ses partisans nomment simplement «ABC» ne mâche pas ses mots s’agissant de l’entourage du président de la République. Dénonçant l’enrichissement fulgurant de certains de ces cadres, il met à l’index une certaine arrogance. «Il y a aujourd’hui, autour du chef de l’Etat des gens qui pensent que le moment est venu d’écarter certaines personnes, de changer les choses d’une manière que nous ne partageons pas forcément, a-t-il fait savoir. «C’est pour cela que je dis que je suis dans un certain PDG. Le PDG où nous avons des valeurs. S’il y a des choses à dénoncer, nous dénonçons, telles que les diffamations, les tentatives de créer le désordre, de prendre des décisions à la place des autres, etc.», a-t-il laissé entendre.
Appelant au ressaisissement dans la gouvernance du pays tout en souhaitant que chacun joue sa partition, il souhaite que les agences soient soumises au contrôle. De même, il prône des sanctions à l’encontre de ceux qui ne jouent pas correctement leur partition. «Nous ne pouvons pas être une société qui ne récompense pas les comportements vertueux !», a dit le député, qui n’en a pas moins salué les efforts réalisés dans plusieurs domaines, à l’instar de la route, de l’assurance maladie obligatoire, entre autres. «Il faut travailler pour faire avancer notre pays. Il faut travailler avec les compétences parce que si nous échouons, nous serons la risée du monde», s’est-il écrié.
Condamnant les actes de violences, venant de tous les côtés, Alexandre Barro Chambrier s’en est pris à ce qu’il considère comme la «marchandisation des populations». «Comment voulez-vous créer une dynamique si vous ne reconnaissez pas vos erreurs, vos faiblesses», s’est interrogé le député du 4e arrondissement de Libreville