Sur son compte Facebook, le président du Mouvement de redressement national (Morena) répond à Jean Boniface Assélé qui, en tant qu’oncle du président de la République, a déposé plainte contre lui pour «vol et recel des pièces d’état-civil par voies frauduleuses».
Assigné en justice par Jean-Boniface Assélé pour «vol et recel des pièces d’état-civil par voies frauduleuses», Luc Bengone Nsi ne se démonte pas pour autant. Sur son compte Facebook, le président du Mouvement de redressement national (Morena) répond à son homologue du Centre des libéraux réformateurs (CLR). «Pour que Jean Boniface Asselé puisse m’ester en justice pour le compte d’Ali Bongo, il faut qu’Ali Bongo soit mineur. L’oncle ne peut se préoccuper des problèmes de son neveu que si effectivement ce neveu est mineur ou s’il est en état de ne pouvoir exprimer sa volonté. Je ne sais pas si c’est le cas. Je pars du principe qu’Ali Bongo est majeur, que s’il y a un problème qui le concerne, il peut saisir les tribunaux», écrit-il d’entrée de jeu, revenant ensuite sur la notion de preuve et demandant à son vis-à-vis de prouver qu’il est apparenté à celui qu’il défend. «Il faudrait qu’Asselé me prouve qu’il est l’oncle réel d’Ali Bongo puisque que le problème que j’ai posé en 2009 repose sur le principe de filiation. Donc, si Asselé estime qu’il est l’oncle d’Ali Bongo, il faudrait qu’il nous le prouve», suggère-t-il, avant d’ajouter : «Bengono Nsi a demandé le respect de la Constitution de la République gabonaise en son article 10, alinéa 4, qui stipule que celui qui a acquis la nationalité gabonaise ne peut pas se présenter à une élection présidentielle. Seule sa quatrième génération le peut. Je l’ai dit en 2009. Nous n’oublions pas qu’à Bongoville, il fut un temps où la population avait refusé qu’Ali Bongo se présente à l’élection législative. Est-ce qu’ils peuvent refuser qu’Ali Bongo se présente aux élections législatives et accepter qu’il soit à la tête de l’Etat ? Asselé devra me le prouver, puisque je suis sur cette position». «Ce monsieur n’a jamais prouvé qu’il est l’oncle réel, naturel d’Ali Bongo. Auquel cas, tous doivent s’apprêter à l’ADN (test)», fait-il savoir, avant de dénoncer l’utilisation de la justice à des fins personnelles. «On ne doit pas utiliser les services judiciaires. On ne doit pas utiliser des services de police comme des moyens de vengeance », lance-t-il.
Sur ce sujet, le président du Morena se veut plus précis. «Le 20 décembre, à 5 heures du matin, j’ai eu à mon domicile la descente de 4 policiers venant pour le compte de la police judiciaire. A 5 heures du matin : cela signifie que cette opération n’était pas régulière. Je crois qu’on ne doit pas utiliser les organes de l’Etat pour se venger», laisse-t-il entendre, poursuivant : «Au mois dernier, on a vu sur une chaîne de télévision de la place un documentaire où quelqu’un affirmait que je reviens de Guinée équatoriale. Mais moi j’ai remonté le dossier : on a envoyé une équipe de Libreville avec une somme d’argent et on obligeait les gens à faire des déclarations qui n’allaient pas dans le sens de la vérité contre une somme soit de 20.000, soit de 50.000 francs», révèle-t-il, avant d’asséner : «Tout citoyen a le devoir de défendre la patrie».
Ayant été le premier en mettre en doute, dès 2009, la filiation d’Ali Bongo et donc son éligibilité, Luc Bengono Nsi, a, depuis, été conforté par les écrits de Pierre Péan. Dans son livre, «Nouvelles affaires africaines – Mensonges et pillages au Gabon», le journaliste-écrivain français affirme que le président de la République est un orphelin originaire du Biafra, adopté par Omar Bongo Ondimba. Ces révélations ont provoqué un séisme dans un contexte socio-politique déjà délétère. C’est donc dans cet embrouillamini que Jean Boniface Assélé a déposé plainte contre Luc Bengono Nsi, accusé d’être entré en possession d’un acte de naissance dont il n’est pas propriétaire.