Un mois bientôt que la population attend qu’on lui livre à défaut des corps, les identités des présumés «cinq autres» morts de la manifestation du 20 décembre dernier autour de Rio.
Plus que 4 jours et cela fera un mois qu’a eu lieu la manifestation du Front de l’opposition pour l’alternance à Rio, autorisée puis interdite par le ministre de l’Intérieur. Selon le bilan dressé par le gouvernement sur ce rassemblement, il y avait un mort en la personne de Bruno Mboulou Beka, 101 interpellations, des destructions et pillages de magasins, stations-service ainsi que le saccage sinon l’incendie de véhicules. A cela et à en croire les leaders de l’opposition, on devrait ajouter une liste de cinq autres décédés dont on ignore toujours les identités et au sujet desquels aucune famille ne s’est encore manifestée pour réclamer justice.
Ces bruits, véhiculés pendant plusieurs jours après le 20 décembre dernier, attendent aujourd’hui qu’on les étaye de justificatifs avérés pour que ces morts ne tombent pas dans l’oubli. Si au terme des émeutes de Port-Gentil en 2009, l’opposition, suite à une enquête conduite par Pierre-André Kombila, semblait tenir le pouvoir sur le nombre exact de décès enregistrés entre le 3 et 6 octobre de cette année-là, il semble ne pas en être de même cette fois-ci.
Qu’en est-il réellement des cinq autres morts déclarés par l’opposition en décembre 2014 ? Qui sont-ils ? Où sont-ils cachés ? Comment s’est-on débarrassé d’eux ? Et avec quelle facilité ont-ils été oubliés aussi bien par les membres de l’opposition que par les leurs ? Autant de questions qui méritent des réponses dans un contexte où les manifestations politiques de l’opposition donnent systématiquement lieu à des «bavures policières», étant entendu que la majorité en fait toujours une occasion d’user de la violence légitime et de réaffirmer sa supposée suprématie.