LIBREVILLE - La capitale française, Paris, sera ce dimanche la capitale antiterroriste du monde car un rassemblement et une mobilisation exceptionnels y sont attendus à l’occasion d’une marche en hommage aux victimes des attentats de Paris au siège du journal Charlie Hebdo, mercredi, et de la mort d'une policière à Montrouge, qui ont fait 17 morts auxquels s'ajoutent les trois assaillants islamistes tués vendredi par la police et la gendarmerie. Le président Ali Bongo Ondimba prend part à cette grande marche républicaine.
De Merkel à Cameron en passant par Netanyahu et Abbas une cinquantaine de chefs d'Etat étrangers seront au rassemblement ce dimanche. La marche républicaine organisée en hommage aux victimes des attentats de Paris sera une marche européenne. Le président Hollande a personnellement invité plusieurs chefs de gouvernement à participer au rassemblement. « Je serai avec eux », a expliqué le chef de l’Etat dans son allocution télévisée, vendredi.
Le rassemblement sera placé sous le signe d’une véritable unité européenne contre le terrorisme. La chancelière allemande Angela Merkel, le président du Conseil européen Donald Tusk, le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker, le premier ministre britannique David Cameron, le président du conseil italien Matteo Renzi, le premier ministre espagnol Mariano Rajoy, ou encore le chef du gouvernement hongrois Viktor Orban, ont confirmé leur présence.
Ce soutien apporté à la France dépasse également les frontières de l’Europe. Seront ainsi présents le président ukrainien Petro Porochenko, le premier ministre turc Ahmet Davutoglu, le ministre russe des affaires étrangères Sergueï Lavrov, le ministre américain de la justice Eric Holder, huit chefs d’Etat africains, dont les présidents malien Ibrahim Boubacar Keïta, gabonais Ali Bongo Ondimba et nigérien Mahamadou Issoufou, ainsi que par le premier ministre tunisien Mehdi Jomaa. Le premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou et le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas seront également tous deux, de manière exceptionnelle, présents. Et la liste n’est pas exhaustive.
Pour que ces rassemblements se déroulent sereinement, Manuel Valls a assuré que des « moyens de sécurité massifs » seraient mis en place dimanche à Paris mais aussi en province.
Dirigeants du monde entier, partis, syndicats, groupes religieux juifs, chrétiens, musulmans, associations, personnalités: tout semblait réuni pour faire du 11 janvier, avec sa marche républicaine, un jour historique.
C'était au départ un hommage aux victimes de jihadistes revendiqués, à commencer par les irrévérencieux dessinateurs de Charlie Hebdo massacrés mercredi, puis une jeune policière jeudi, et quatre personnes dans une supérette casher vendredi. C'est devenu progressivement un sommet à haute résonance diplomatique.
Le couple royal jordanien, le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, et le président palestinien Mahmoud Abbas étaient ainsi attendus à Paris pour se joindre à François Hollande à partir de 15H00. De même que le président ukrainien Petro Porochenko et le ministre des Affaires étrangères russe Sergueï Lavrov.
Par contre, le président des Etats-Unis, Barack Obama ne participera pas à cette "marche républicaine", a indiqué un responsable américain.
Avant M. Hollande, seul un président français avait déjà participé à une manifestation de rue: François Mitterrand en 1990 après la profanation du cimetière juif de Carpentras. Participeront aussi huit présidents africains et les plus hauts dirigeants européens, d'Angela Merkel à David Cameron, de Mariano Rajoy à Jean-Claude Juncker.
Ce seront près de 50 chefs d'Etat ou de gouvernement que François Hollande, omniprésent et infatigable sur tous les fronts de la crise, devrait recevoir auparavant à l'Elysée.
A la présidence, justement, on a salué à la fois "la mobilisation internationale exceptionnelle" et l"'union nationale". Mais a-t-on ajouté, il s'agit d'abord du "rassemblement du peuple français". Ce que confirme un sondage Ifop Paris Match publié samedi soir : 97% des Français jugent nécessaire de faire preuve d'unité nationale. Une unité nationale doublée désormais d'une union sacrée planétaire.
Le défilé est prévu entre République et Nation, deux grandes places de l'est parisien que séparent trois kilomètres. Les familles des victimes doivent marcher en tête du cortège. Suivront le chef de l'Etat et les hôtes étrangers, puis les personnalités politiques françaises.
Des tireurs d'élite seront présents, les bouches-d ‘égout seront neutralisées et les stations de métro fermées. Cependant, la marche républicaine ne doit pas faire baisser la surveillance "des lieux de cultes, des organes de presse, des aéroports et des sites touristiques. Il y a un dispositif conséquent pour la manifestation avec plus de 2.000 policiers et gendarmes. Il y a aussi des militaires, des policiers et des gendarmes mobilisés ailleurs sur l'agglomération parisienne", énumère le porte-parole du ministère de l'Intérieur.