Au terme de la première journée du procès des 101 personnes interpellées lors du meeting interdit le 20 décembre dernier, le palais de justice de Libreville a prononcé, lundi 5 janvier, une seule relaxe parmi la centaine d’accusés.
Le Palais de justice de Libreville a accueilli une foule massive dans la journée du lundi 5 janvier à l’ouverture du procès des personnes arrêtées lors du meeting de l’opposition au carrefour Rio le 20 décembre dernier.
101 personnes étaient poursuivies par le ministère public pour trouble à l’ordre public et à la sécurité. Cependant, dans les rangs de ces accusés, nombreux ont réfuté l’accusation selon laquelle, ils se seraient livrés à " des actes de vandalisme" durant cette manifestation. Nombreux d’entre eux affirment avoir été appréhendés par des militaires, alors qu’ils vaquaient à leurs occupations en marge de ce meeting.
A l’issue des nombreux témoignages et des débats houleux entre le ministère public et les avocats des accusés, une seule remise en liberté a été prononcée.
Au sortir de cette audience, Georges Mpaga, représentant du Front uni de l’opposition pour l’alternance (Fuopa) a tenu à remettre en cause la démarche du parquet de Libreville, criant à l’injustice.
« C’est un procès stalinien, du jamais vu au Gabon. Ils ont simplement raflé des manifestants pacifiques », a martelé Georges Mpaga, président du Réseau des Organisations Libres de la Société Civile pour la Bonne Gouvernance au Gabon (Rolbg).
« Ayant fait la démonstration que le meeting du 20 décembre 2014 n’a jamais été interdit, en droit, la défense qui a littéralement réduit le Parquet au silence, a placé le Tribunal face à ses responsabilités. Restait la prévention secondaire, l’attroupement non armé. Le Parquet a été en peine de démontrer cette infraction contre des personnes qui ont été individuellement appréhendées, qui à domicile, qui sur le chemin du travail, qui sortant d’un bar, alors que pour être punissable, au sens du code pénal, les membres attroupés doivent avoir été pris sur le même lieu, qu’ils aient résisté au terme d’une deuxième sommation. Face à la légèreté du dossier de l’accusation, le Tribunal est placé devant ses responsabilités », a déclaré Jean de Dieu Moukagni-Iwangou sur sa page Facebook.
Les membres du Fuopa ont tenu à apporter leur soutien à ces personnes détenues, car selon Jean Ping et ses pairs, ce procès aurait un "goût politique".
La prochaine audience dans le cadre de ce procès est prévue pour le vendredi 9 janvier.