Membres de l’administration, enseignants et étudiants. Tous crient à l'insécurité à l'Université Omar Bongo (UOB), les enseignants membres du Snec ayant même refusé de reprendre les cours dans un tel climat. Mais qui est vraiment responsable de cette atmosphère d’insécurité au sein de cette institution.
Le corps professoral affilié au Syndicat national enseignants chercheurs (Snec) section UOB n'envisage pas de reprendre les cours si le climat sécuritaire de cette institution académique n'est pas apaisé.
« La sécurité des enseignants-chercheurs n'est plus garantie. Nous nous interrogeons sur l'attitude à adopter face à une race d'étudiants dont les modèles sont ceux qui avaient avili le Pr Daniel Ona Ondo à l'époque recteur de l'UOB et qui, aujourd'hui, occupent de hautes fonctions dans l'administration gabonaise, en dépit des sanctions prises contre eux », a declaré Mike Moukala-Ndoumou, président du Snec-UOB.
Selon ce syndicat, les nombreuses agressions subies par ses membres sont à l'origine de cette décision de non reprise des cours.
Cependant, après l'arrestation des membres de l'ancienne mutuelle de l'UOB durant l’audience des anciens étudiants Firmin Ollo et Célestin Minto'o Minto'o en décembre dernier, le rectorat avait décidé de la suspension des cours et du déguerpissement des étudiants du campus universitaire par mesure de sécurité.
Au retour de ces vacances forcées, le calme aurait dû à nouveau régner à l'UOB si l'on s'en tient aux propos des autorités rectorales. Cependant, le Snec-UOB a dénoncé lundi 5 janvier, date de la reprise des cours, la persistance du climat d'insécurité au sein de cette institution.
Qui sont les responsables de cette situation ?
Selon certains étudiants, le recteur et ses collaborateurs seraient les premiers à instaurer ce climat d’hostilité franche. Les enseignants à leur tour rejettent la faute sur quelques étudiants exclus et autres délinquants qui s'infiltreraient dans les rangs des étudiants régulièrement inscrits. Ces groupes d'étudiants auraient violemment agressé un enseignant du département de géographie et le doyen de la Faculté de Droit et Sciences Economiques (FDSE), Jean Claude James durant les manifestations estudiantines.
Au regard de ce jeu de rejet de responsabilité et du climat actuel au sein de l'UOB, quelles sont les mesures prises par les premiers responsables de l'UOB (en dehors d’un séjour en prison) pour la réhabilitation du calme dans ce périmètre académique ?
Problème de communication
Il se pose un véritable problème de communication tripartite (administration, enseignants et étudiants). Comment se fait-il qu'en l'absence (détention provisoire des membres de la mutuelle) des représentants de la mutuelle élue et installée par le rectorat, celle-ci se retrouve soudain dissoute sans procédure préalable? Comment espérer sortir d’une telle crise en l’absence des principaux acteurs concernés ?
Depuis la date de reprise des cours, le 5 janvier, de nombreux étudiants ont décidé d'observer une grève pacifique en choisissant de ne pas se rendre en cours. Les enseignants membres du Snec-UOB en ont décidé de même. Face au mutisme de l'administration et devant cette situation, vers qui se tourner pour la résolution définitive de cette crise?