Dénonçant une supercherie autour de la Caisse nationale d’assurance maladie et de garantie sociale (CNAMGS), l’Organisation nationale des employés du pétrole (Onep) parle «d’arnaque», exigeant les suspensions des prélèvements opérés par cet organisme.
En grève depuis le 3 décembre dernier, l’Organisation nationale des employés du pétrole (Onep) a remis au goût du jour l’une de ses revendications phares et sur laquelle butent les négociations avec le gouvernement. Il s’agit des prélèvements de la Caisse nationale d’assurance maladie et de garantie sociale (CNAMGS), qui a constitué le point d’orgue de la conférence de presse tenue le 3 janvier dernier à Libreville.
L’Onep et plusieurs autres syndicats exigent, en effet, la suspension de ces prélèvements, estimant que le traitement qui leur ait accordé dans les hôpitaux partenaires de la CNAMGS n’est pas à la hauteur de leurs cotisations. «La CNAMGS est venue dégrader notre accès aux prestations médicales et distribution des médicaments», a déploré le secrétaire général de l’Onep. «Nos familles et nous-mêmes sommes désormais en danger de mort. Nous et nos ayant-droits devrions pouvoir être pris en charge par la CNAMGS dans les localités où nous vivons car nous contribuons pour cela. Ce qui loin d’être le cas dans la réalité», a poursuivi Paul Aimé Bagafou soulignant, à titre d’illustration, qu’il n’y a pas de service d’urgence, de réanimation, de scanner et de radiographie et encore moins de personnel médical qualifié dans les hôpitaux publics de Port-Gentil, Gamba, Mayumba, Lambaréné, Ndjolé et Moanda, notamment. En somme, les syndicats s’accordent à dire que «les prestations de la CNAMGS sont fictives», surtout pour les agents du secteur privé. Dénonçant une «arnaque-GS» en lieu et place de la CNAMGS communément admise, l’Onep et ses partenaires exigent que l’Etat cesse d’effectuer des prélèvements dans les salaires des agents du privé. Pour ce faire, ils suggèrent la mise en place d’une commission neutre chargée du contrôle des finances prélevées dans les salaires de tous les travailleurs. Car, affirment-ils, «cet argent prend d’autres directions».
Dans le même élan, les syndicats fustigent, preuves à l’appui, le fait que les malades gabonais transférés à l’étranger pour une intervention chirurgicale soient reçus par des cliniques privées où la durée de séjour varie entre 2 et 4 jours quelques soit l’intervention médicale. Et à la sortie de l’hospitalisation aucun reçu justifiant les frais de traitement n’est remis aux patients. De plus souligne Paul Aimé Bagafou, «de sources sûres, 10% des frais de prise en charge pour chaque patient sont reversés par ces structures sanitaires au directeur général de la CNAMGS». D’où sa détermination à parvenir à une redéfinition du système de sécurité sociale, au niveau des prélèvements. «C’est tout aussi incompréhensible que l’on prélève le même taux aussi bien à la CNAMGS qu’à la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) alors qu’il y eu un transfert de charges entre ces deux entités», a-t-il déclaré. Autant de points qui mériteraient bien des éclaircissements de la part des autorités compétentes.