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A Port-Gentil, l’opposition appelle à une opération «ville morte»
Publié le mardi 6 janvier 2015   |  Gabon Review


Mbourou
© Gabon Review par Louis Mbourou
Mbourou Colombo, vice-président de l’UPG


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Les partis politiques et associations proches du Front de l’opposition pour l’alternance se sont réunis, le 4 janvier 2015 dans la capitale économique, et ont lancé un appel à la cessation de toutes les activités afin de protester contre «la crise politique, économique et sociale, très grave, que connaît le Gabon».

Le week-end a été mouvementé dans la capitale économique où, à l’occasion d’un point de presse, des leaders, représentants des partis politiques et associations de l’opposition ont, par la voix de Colombo Mbourou, vice-président de l’Union du peuple gabonais (UPG), appelé à l’instauration d’une «ville morte» dans le pays.

Ces leaders ont motivé leur démarche par le «climat délétère qui prévaut actuellement dans notre pays». Disant s’exprimer «en toute objectivité», ils estiment que «notre pays le Gabon, connait une crise politique, économique et sociale très grave». Et, se référant à la Constitution, notamment en son article 1er alinéa 21 qui dispose que «chaque citoyen Gabonais a le devoir de défendre la patrie, et l’obligation de protéger et de respecter la Constitution, les lois et règlements de la République», ils se fondent sur l’article 10 de la Constitution pour revenir sur la question de l’éligibilité d’Ali Bongo à la présidence de la République, lui déniant «les fonctions de président de la République, chef de l’Etat, chef suprême des armées et président du Conseil supérieur de la magistrature». A en croire leurs dires, dans son adresse de fin d’année à la nation, le président de la République «a créé plus d’ambigüité sur ses origines alors que la problématique de sa filiation à feu Omar Bongo Ondimba n’est toujours pas clarifiée». Faisant leur l’analyse du Front de l’opposition pour l’alternance, ils invitent «le peuple souverain, les leaders d’opinion, les syndicats, les organisations de la société civile, les confessions religieuses et toutes les autres forces vives de la nation à la mobilisation pour faire échec, par tous les moyens nécessaires, à cette situation honteuse pour notre pays et inadmissible pour chacun de nous». Dans ce contexte, ils invitent les forces de défense et de sécurité à ne plus retourner leurs armes contre la population.

Evoquant les derniers événements, notamment ceux survenus dans les universités (UOB et USTM) et ayant occasionné des arrestations et incarcérations d’étudiants, ils affirment que nous sommes en face d’une «violation flagrante des dispositions à l’expression démocratique, notamment le droit fondamental à manifester». Sur leur lancée, ils dénoncent «les derniers évènements barbares d’un système répressif et aveugle qui se sont déroulés le 20 décembre 2014 à Libreville ayant occasionné d’une part, la perte en vie humaine et d’autre part, la détention arbitraire de plusieurs personnes dont un enfant de huit ans et du journaliste Francis Edou Eyene par des escadrons cagoulés de la mort, tristement célèbres, acquis à la cause de Bongo Ondimba Ali». Ils exigent donc la libération immédiate et inconditionnelle de tous les détenus.

Abordant la proposition de loi relative au traitement de la xénophobie et du tribalisme soumise par Guy Nzouba-Ndama, ils y voient une manière de restreindre «les libertés fondamentales de chaque citoyen en les bâillonnant et en les muselant avec pour seul but de protéger Bongo Ondimba Ali». Pour eux, cette disposition existe déjà dans le titre préliminaire de la Constitution en vigueur, notamment à travers l’article premier paragraphe 13 alinéa 3, qui dispose que «Tout acte de discrimination raciale, ethnique ou religieuse, de même que toute propagande régionaliste pouvant porter atteinte à la sécurité intérieure ou extérieure de l’Etat ou l’intégrité de la République sont punis par la loi».

Les partis politiques et associations que dont le 7MP représenté par André Moukagni, EPI par Massala Tsangou, PGP représenté par Ernest Okawé, UDPS par André Mbourou et l’UPG par Jean Jacques Mbourou Colombo ont clos leur propos en appelant à une «ville morte» à compter du 5 janvier 2014.

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