L’ancien président de la Commission de l’Union africaine affirme que l’éventualité d’un dialogue direct avec Ali Bongo n’a jamais été évoquée dans les échanges du Front de l’opposition pour l’alternance avec Abdoulaye Bathily.
Alors que le Front de l’opposition pour l’alternance a rencontré le représentant spécial du secrétaire général des Nations-unies en Afrique centrale à plusieurs reprises, la teneur de leurs échanges reste inconnue du public. Cependant, une chose est désormais certaine : aucune des rencontres n’a été consacrée à l’organisation d’une discussion directe et franche entre les deux parties opposées. Une information révélée par Jean Ping, le 30 décembre dernier, au cours d’un entretien accordé au site «Afrique Inside». Membre influent du Front de l’opposition pour l’alternance, l’ancien président de la Commission de l’Union africaine, a dit n’avoir été «contacté à plusieurs reprises (par Abdoulaye Bathily que) pour faire baisser la tension et éviter une crise ouverte» dans le pays.
Jean Ping dément donc aussi sec la perspective d’une discussion directe avec Ali Bongo sous l’égide du chef du bureau des Nations-unies pour l’Afrique centrale (Unoca): «Il n’en a jamais été question formellement», a-t-il asséné. Et d’ajouter : «Au sein du Front nous n’en avons pas encore parlé. Même si le président du Front dit qu’il ne l’exclut pas, on n’en a jamais parlé en ces termes». L’ancien ministre des Affaires étrangères s’est défendu de vouloir tenter un coup de force, ainsi que le prétendent ses détracteurs. «Je n’ai jamais parlé de choses de ce genre. J’ai expliqué que les mêmes causes produisent les mêmes effets», a-t-il précisé, avant d’ajouter : «Si vous interdisez à une opposition qui n’est ni à l’Assemblée nationale ni aux Sénat ni dans les organes locaux de s’exprimer dans les médias d’Etat, il ne lui reste que la rue pour s’exprimer».
Amené sur le décès de Bruno Mboulou Beka, survenu lors de la répression du rassemblement interdit du 20 décembre dernier, Ping reste ferme sur ses intentions. «Nous avons demandé une enquête internationale et indépendante pour venir faire la lumière sur cet événement, (pour) savoir qui a tué cet étudiant», a-t-il réaffirmé, avant de poursuivre : «Si le pouvoir accepte cette enquête la lumière sera faite, si il refuse cette enquête, c’est que ce sont eux les responsables.» Voilà qui est dit !