Arrivé en deuxième position derrière le Parti démocratique gabonais (PDG) avec 14 sièges obtenus à l’issue des élections locales du 14 décembre dernier, l’indépendant Alfred Memine-Me-Zue, ministre de l’Education nationale du gouvernement d’André Mba Obame, membre de l’Union nationale, a raflé la mise à la tête du Conseil départemental du Ntem grâce à la faveur de six conseillers PDG.
Contre toute attente la liste indépendante conduite par Alfred Memine-Me-Zue dans le département du Ntem a été porté, avant-hier, à la tête du Conseil départemental de cette circonscription électorale de la province septentrionale du Gabon, avec trois vices présidents, au grand dam de la hiérarchie du PDG qui ne s’attendait pas à ce qu’elle qualifie de «haute trahison».
Outre ses 14 sièges contre les 17 du PDG, Alfred Memine Me Zue, l’ancien proviseur de lycée, tombé dans l’opposition depuis 2009 et privé de salaire depuis sa nomination au gouvernement parallèle d’André Mba Obame, s’est fait élire président du conseil départemental du Ntem avec 20 voix contre 11. Par la même occasion, il s’offre 3 vices présidents : Essa Ondo (1er VP), Hortense Edou Essono (2ème VP) et Albertine Angue Zogbe (3ème VP). Un retournement de situation qualifié par certains observateurs de «leçon de courage et de patriotisme» qui doit inspirer tous grands électeurs appelés à aller voter dans les semaines à venir.
Le malaise au sein du parti au pouvoir se révèle ainsi très important et très gênant. Sinon, comment comprendre que certains conseillers élus de ce parti aient décidé de sanctionner leur propre formation politique, en accordant sans état d’âme, leur vote à l’adversaire. Cet acte qui survient à l’étape finale de cette bataille décisive pour la confirmation et la consolidation du pouvoir du distingué camarade, Ali Bongo Ondimba, dans cette partie du Gabon serait, pour certains observateurs, les prémices d’un vent de soulèvement au sein du parti de masse.
Au regard de cette situation qui n’est pas sans conséquence pour la suite des élections des bureaux des conseils départementaux, municipaux et d’arrondissements des villes en attente, certains PDGistes n’ont pas manqué de promettre des sanctions sévères contre les conseillers «indisciplinés» qui n’ont pas respecté les consignes de la hiérarchie.