Libreville – Dans son discours de vœux à la nation, le Président de la République gabonaise, Ali Bongo Ondimba, a appelé mercredi soir au rassemblement, au patriotisme et à la mise en commun des énergies pour le développement du pays. Il s’est dit toujours ouvert au dialogue.
Après des tensions politiques et sociales, qui ont marqué la fin d’année 2014 au Gabon, notamment des grèves dans les secteurs public et privé, ainsi que des meetings et marches interdits de l’opposition, le Président Ali Bongo Ondimba a apaisé les esprits. Il a demandé à ses compatriotes d’abandonner la haine et la critique stérile pour s’engager dans un débat d’idées, paraphrasant l’américain Eleanor ROOSVELT, qui disait « Les grands esprits discutent des idées ; les esprits moyens discutent des évènements ; les petits esprits discutent des gens ».
« L’heure n’est donc pas au pessimisme. L’heure n’est pas à la haine, ni à la critique stérile. L’heure est au rassemblement, au patriotisme, à la mise en commun de nos énergies pour le développement de notre pays », a déclaré Ali Bongo Ondimba.
A cet effet et pour pérenniser la paix léguée par les ancêtres Léon Mba et Omar Bongo Ondimba, deux anciens Présidents de la République, le Chef de l’Etat s’est dit toujours ouvert au dialogue, mais dans le respect de la loi et des institutions républicaines.
« Dans notre pays, le dialogue a toujours été privilégié pour surmonter nos divergences et résoudre nos problèmes. Cependant, depuis un certain temps, quelques compatriotes, relayés par quelques médias internationaux, veulent faire croire aujourd’hui, comme ils le faisaient déjà en 2012, que je serais fermé à toute idée de dialogue. Comme je l’ai déjà dit, j’ai été, je suis et je resterai un homme de dialogue et d’ouverture », a indiqué Ali Bongo Ondimba.
Et d’ajouter : « Ceux qui me connaissent bien, savent quelle part j’ai prise pour faciliter l’ouverture politique dans notre pays. Ceux qui me connaissent savent, quelle a été ma contribution aux +Accords de Paris+ et aux différentes rencontres politiques organisées sous le Président Omar BONGO ONDIMBA ».
« Mais ceux qui me connaissent bien, savent aussi que le Président de la République ne peut pas dialoguer avec des personnes qui ne respectent, ni les institutions de la République, ni ceux qui les incarnent. Le Président de la République ne peut pas dialoguer avec des personnes qui violent délibérément les lois de la République; posent des actes de défiance à l’autorité de l’Etat tout en mettant en péril la vie de nos concitoyens », a précisé le Chef de l’Etat, rappelant que dans l’histoire du Gabon, « le recours à la violence pour accéder au pouvoir est un chemin qui a été et qui restera toujours voué à l’échec pour ceux qui s’y aventurent ».
Selon le Président Bongo Ondimba, pour dialoguer et agir efficacement, il importe de jeter à la rivière la haine, la vengeance, la violence.
« La rancœur, la haine, la vengeance, l’outrance ne peuvent constituer un projet économique et social pour nos populations », a-t-il ironisé.
En droit de l’hommiste, le Président de la République s’est montré garant des libertés, notamment la liberté d’expression et la libre formation des partis politiques. Dans un langage voilé, il donnera la chance aux dirigeants de l’ex Union Nationale (UN, parti politique de l’opposition dissout par le ministère de l’Intérieur) de créer d’autres partis politiques.
« Le législateur a pris une disposition légale interdisant aux dirigeants d’un parti politique dissout, de devenir à nouveau responsables dans une autre formation politique. Le garant politique de la Constitution que je suis, assimile cette interdiction à une mesure permanente. Ce qui s’apparente, à mes yeux, à une restriction de cette liberté fondamentale », a indiqué Ali Bongo Ondimba.
Et de poursuivre : « j’instruis le Gouvernement et le Parlement de procéder à la modification de cette disposition légale en prévoyant, par exemple, des délais fixant la durée de cette interdiction selon les cas ».
Sur le plan social, LE Chefd e l’Etat a annoncé la réforme de la Fonction publique et des mesures sur la CNAMGS, pomme de discorde entre syndicats et Gouvernement ces derniers temps.
« J’ai engagé le gouvernement à mener des réformes visant à mettre en place, à partir de janvier 2015 : Un nouveau système de gestion de l’agent public ; Des cadres organiques de l’administration publique ; Un nouveau système de rémunération de l’agent de l’Etat », a déclaré le Chef de l’Etat.
« Afin de garantir l’équité des contributions entre les agents du secteur public et les salariés du secteur privé, l’assiette des cotisations sera désormais identique. En d’autres termes, les salariés du secteur privé et parapublic se verront appliquer la même assiette de cotisations que les agents de l’Etat. S’agissant du plafond des salaires soumis à cotisation et conformément à une précédente étude, j’ai décidé de ramener celui-ci à 2,5 millions de francs CFA par mois », a expliqué Ali Bongo Ondimba.
Le Président de la République a donc décidé que les assurances privées devront désormais se comporter comme des assurances complémentaires.
Ce qui vient mettre un terme aux débats autour de la CNAMGS, qui ont occasionné des grèves et menaces de grèves des salariés du secteur privé.