Instauré le 24 décembre 2014 à la suite de négociations avec la direction générale de la Société gabonaise de raffinage (Sogara) et face aux conséquences économiques désastreuses découlant de la grève illimitée lancée depuis le 1er décembre dernier par l’Onep, le service minimum décidé en accord avec la Sogara a été suspendu par le directoire de l’Organisation nationale des employés du pétrole (Onep) pour non respect des clauses convenues dans le procès-verbal de conciliation du 24 décembre.
Après la suspension samedi 27 décembre 2014 du service minimum instauré au sein de la Société gabonaise de raffinage (Sogara) à l’issue des négociations Onep/Sogara du 24 décembre dernier, l’opinion publique gabonaise craint un nouvel épisode de pénurie de carburant et de produits pétroliers.
En effet, au terme de ces discussions, l’Onep avait invité ses membres à reprendre la production au regard des conséquences sur l’économie gabonaise et dans le souci de préserver les emplois de ses adhérents. Il s’agissait alors, de produire environ 90 tonnes par heure jusqu’à la fin de la grève, de vendre la production du résidu atmosphérique, de procéder au chargement des produits pétroliers au Cap Ferret une fois par semaine, d’expédier 10 tonnes de butane vers les dépôts de manière hebdomadaire, mais aussi d’expédier vers Oil Libya, 1000m3 de gasoil, 150m3 d’essence.
Cependant l’Onep a constaté le non respect de ces mesures par la direction générale de la Sogara qui aurait ordonné aux employés de travailler normalement et d’augmenter le niveau de production.
Surpris par cette réaction, le bureau de l’Onep qui a sollicité et obtenu une réunion vendredi 26 décembre avec la direction générale de la raffinerie pour clarifier cette situation, s’est dit outré par l’arrogance du directeur général de la Sogara qui aurait déclaré «qu’il n’est pas employé de l’Onep et ne peut en conséquence recevoir des instructions de ce syndicat ».
Face à ce constat, « le bureau de l’Onep a décidé de reconsidérer sa position en arrêtant les installations depuis le 26 décembre », a déclaré Paul Aimé Bagafou.
A l’arrêt depuis le début de la grève avant d’être remise en service le 24 décembre, la nouvelle interruption de la production au sein de la Sogara expose le Gabon à une nouvelle pénurie de produits pétroliers.
Outre le blocage de la production de la raffinerie, le secrétaire général de l’Onep a également annoncé des dépôts de plaintes contre les sociétés Total Gabon, Spie et Addax Petroleum où des actes d’intimidation et d’entrave à la liberté syndicale auraient été enregistrés.