De retour au pays pour des raisons personnelles, l’ancien candidat indépendant à la présidentielle anticipée d’août 2009, s’est permis de critiquer le climat politique au Gabon qu’il juge nauséabond. Dans cette interview, le «business man», souhaite que le président de la République s’adresse au peuple pour clarifier l’imbroglio née des affirmations du dernier livre de Pierre Péan, au risque de voir la situation actuelle virer au drame.
Il y a quelque temps vous avez regagné le pays, après près de deux années d’absence. Quelle appréciation faites-vous de la situation actuelle ?
Le pays se trouve dans une situation chaotique puisque que tous les secteurs d’activité sont en grève. Il y a des tensions politiques qui sont perceptibles et auxquelles il faut nécessairement trouver des solutions. Au niveau économique, le pays enregistre des baisses dans les notations des agences internationales. Le pays, à mon avis, ne se porte pas bien ! Mais cela peut être amélioré si les hommes prennent leurs responsabilités.
Depuis quelques temps, nous avons vivons des moments politiques intenses. Le climat politique est à la surchauffe depuis la sortie du livre de Pierre Péan. Que pensez-vous de cet ouvrage et de ce son contenu ?
Je n’ai pas lu le livre de Péan jusqu’à ce que j’arrive à Paris. Et, c’est à Libreville que j’en ai vraiment pris connaissance en long et en large. Si les allégations de ce livre sont vraies, je pense que le président de la République devrait prendre ses responsabilités pour pouvoir s’adresser au peuple gabonais, au risque que cela ne crée une situation dramatique, marquée par un déficit de confiance de la part du peuple. Donc j’attire l’attention du président de la République pour qu’il s’adresse au peuple gabonais afin de clarifier les propos de Péan.
La communauté gabonaise des États-Unis essaye de participer à la vie politique nationale avec ses moyens. Comment appréciez-vous les actions de nos compatriotes installés aux USA ?
Les États-Unis sont un grand pays. L’idéal que j’ai toujours prôné est que les Gabonais, quelle que soit leur affiliation politique, puissent se réunir et apporter des solutions concrètes aux problèmes du pays. C’est pour cette raison que nous avons créé, à notre niveau, un conseil des entrepreneurs à New York, de sorte que nous puissions répondre, à notre mesure, aux problèmes du pays. Lors du passage du président de la République à la session des Nations-unies en septembre dernier, nous l’avons rencontré, nous avons discuté avec lui et certains Gabonais ont soulevé la question de l’interdiction d’importation des voitures de plus de trois ans. À notre grande satisfaction, quand il est rentré à Libreville, il a attiré l’attention du gouvernement afin qu’il revoit cette loi. Toutes les actions des Gabonais de tous bords politiques sont les bienvenues du moment où elles participent au développement économique du pays. Quant à moi, je continue à ma manière de suivre l’actualité du pays. Le moment venu, nous mettrons des structures en place pour vulgariser nos actions aussi bien sur internet que sur le terrain.
Vous avez été l’adversaire d’Ali Bongo lors de la dernière élection présidentielle, quel bilan tirez-vous de son action à la tête du pays ?
Je voudrais souligner que je n’avais jamais rencontré Ali Bongo avant et durant l’année 2009. Nous avons des relations cordiales… entre un président de la République et un citoyen gabonais. De mon point de vue, Ali Bongo est quelqu’un de dynamique qui a la volonté de réussir. Je pense que son projet de société a été pris en otage, si je peux me le permettre, par son équipe. J’attire l’attention du président de la République pour qu’il revoie son équipe de façon à bien conduire les chantiers initiés.
Si vous deviez lui donner une note sur 10, laquelle serait-elle ?
Je suis peut-être mal placé pour le faire, mais si je pouvais me le permettre je dirai 5,5/10.
Les hommes politiques gabonais, ont déjà les yeux rivés vers 2016, qu’en est-il de Bernard Oyama ?
Pour l’instant, je ne pense pas encore à 2016. En 2009, je me suis porté candidat à l’élection présidentielle anticipée. J’avais un programme : je voulais mettre mon expérience d’homme d’affaires au service du pays. Au moment venu ce serait à la base, aux membres du Mouvement des progressistes républicains qui devront décider si je dois participer ou pas. Nous attendons au mois de mars prochain pour pouvoir statuer sur cette question et de la démarche à suivre pour 2016.
Nous découvrons donc que vous avez une formation politique derrière vous. De quoi s’agit-il en quelques mots?
C’est un mouvement qui a pour objectif d’apporter des solutions aux problèmes du pays. Nous faisons plus dans le lobbying, nous activons la communauté gabonaise restée au pays et nous avons des membres ici sur place qui animent cette structure. Vous savez qu’un mandat présidentiel dure sept ans au Gabon, en homme d’affaires je n’ai vraiment pas de temps pour être régulièrement sur le terrain. N’empêche pour pallier mon absence, j’ai une équipe qui assure le relais et agit.