La galaxie des néo-opposants se dilate davantage avec l'arrivée d'une nouvelle étoile. Il ne s'agit pas de n'importe quel zouave. Non. Il est ici question d' « un grand quelqu'un » qui a fait fortune, tout comme ses nouveaux frères d'arme du régiment oppositionnel, au sein du pouvoir actuel auquel ils disent tous s'opposer.
L'homme a pour nom Jean-Clément Divungui di Nding, ancien Vice-président de la République, ancien chef de parti (ADERE), un homme d'une discrétion mafieuse et d'une haine tenace, spécialiste des coups tordus.
Il rejoint ainsi le Front uni de l'opposition, une coalition de vieux briscards au passé politique hétéroclite, voire antinomique, même s'il est vrai que la politique c'est le jeu des alliances hétérogènes.
Dans cette nouvelle constellation d'opposants, si d'aucuns sont issus de l'opposition "traditionnelle" ou radicale, le cas du professeur Pierre-André Kombila Kumba (RNB), de Benoît Mouity Nzamba (PGP) et de Luc Bengone Nsi (MORENA); en revanche, le reste du troupeau est constitué de gens comme Jean Ping, Zacharie Myboto, Eyeghé Ndong, Oyé Mba et Cie, tous des transfuges du PDG au pouvoir et aujourd'hui recyclés dans une opposition caviar.
Convaincus que leur heure a sonné et que c'est donc maintenant ou jamais de prendre le pouvoir, ils font feu de tous bois. Inspirés sans doute, dans cet élan, par l'approche jihadiste et, pour atteindre leur but, ils expérimentent des stratégies suicidaires.
Les nombreux appels à la désobéissance civique et autres tentatives insurrectionnelles sont des outils clés de cette artillerie lourde mise au point pour prendre la citadelle.
Et tant pis si des lacs de sang sont le prix à payer pour une telle approche suicidaire. Lorsque des individus regroupés au sein du Front uni de l'opposition en sont à braver l'autorité en voulant coûte que coûte organiser un rassemblement interdit, minimisant au passage, les conséquences funestes d'un acte aussi inconscient, il ne se fait aucun doute que nous sommes là, en présence d'un ramassis d'individus irresponsables, prêts à tout pour atteindre leur but.
Après tout, la fin justifie les moyens, selon la maxime en vogue chez nos néo jihadistes qui, à chaque kilomètre de plus vers 2016, s'enragent de plus belle et sombrent dans une totale hystérie.
Il fallait les voir place Rio, lieu du rassemblement, aux premières lignes d'une foule en délire, les mines serrées, les mandibules saillantes et les regards mauvais. Ils avançaient tels des escadrons de la mort prêts pour l'assaut final.
Par les temps qui courent, il est bon, à ce qu'il semble, de revisiter tous les traités de philosophies révolutionnaires et de distiller une rhétorique martiale qui enivre la masse d'abrutis aux neurones dopés au cannabis et aux grammes d'alcool (ces gens ne représentent pas le peuple gabonais. Je vous vois venir avec vos gros sabots, pour insinuer que j’insulte le peuple gabonais ! Non. Je parle de la racaille payée à petit prix par nos révolutionnaires en chef pour foutre le bordel lors de la manifestation), car "le grand soir" est proche.
S'autoproclamer opposant de nos jours devient à la mode. Ca fait chic et c'est moins ringard. Appartenir à ce camp fait de vous un homme « né de nouveau » et par conséquent lavé de tous ses péchés.
Voilà pourquoi même ceux dont le passé est moins glorieux, se ruent dans ce camp qui devient le repaire de tous les avatars de la pensée révolutionnaire qui, comme des divinités déchues, espèrent retrouver les gloires perdues.
D’aussi loin que je me souviens, Jean-Clément n'a jamais été un meneur d'homme. Cet homme aussi glacial que raide comme un métal, était juste un parfait figurant à la tête de l'ADERE.
Que compte-t-il apporter à sa nouvelle famille si ce n'est son trésor de guerre accumulé durant son règne en temps que Vice-président de la République sous Omar Bongo?
Fin marionnettiste à souhait, doublé d'une capacité de nuisance exemplaire, l'homme, en la matière, est capable d'exploits surhumains.
S'il souffre d'une monstrueuse impopularité au point que dans la province de la Ngounié dont il est originaire, il ne pèse même pas le poids de deux cacahuètes, ce n'est pas à une échéance électorale aussi importante que la présidentielle, qu'il va opérer le grand miracle! Enfin, il n'est pas interdit de caresser des rêves!
