Un groupe de plusieurs jeunes a manifesté, le 26 décembre 2014, devant l’ambassade de France pour fustiger le traitement de l’actualité nationale par la chaîne française d’information.
Du traitement fait par la chaine d’information internationale France 24 de l’actualité gabonaise, Franck Ibouili reste peu convaincu. Accompagné d’une centaine de jeunes, il a manifesté dans la matinée du 26 décembre courant à proximité de l’ambassade de France à Libreville. «Nous sommes venus à l’ambassade de France dans le but de faire passer un message fort à l’endroit de l’ambassadeur, au regard de l’actualité du moment», a-t-il expliqué.
A en croire les initiateurs de la manifestation, la chaîne de télévision française ne fait pas objectivement son travail et semble, outre mesure, s’intéresser au Gabon. Ce qu’ils perçoivent comme une sorte d’acharnement à l’égard du pays, de son peuple et de ses institutions. Aussi, indique Franck Ibouili, «nous avons tous suivi le traitement (de l’actualité gabonaise) de France 24 depuis la semaine dernière. Nous venons donc dire à l’ambassadeur que nous ne sommes pas d’accord».
Brandies devant le bâtiment abritant l’ambassade de France, de nombreuses banderoles indiquaient les raisons de cette apparente colère. «Nous sommes un peuple souverain et uni», «Nous ne voulons pas que la France s’immisce dans les problèmes des Gabonais», «Nous venons dire «Stop» à l’instrumentalisation et la manipulation parce que nous respectons nos institutions», pouvait-on y lire.
Pour les manifestants dont l’initiative a sans nul doute été approuvée par le ministère de l’Intérieur, au regard de l’encadrement bienveillant des forces de l’ordre, il s’agit désormais pour Dominique Renaux, le nouvel ambassadeur, de «transmettre le message» à la chaine d’information et partant à François Hollande. Si l’initiative ne manque pas de culot, les manifestants, qui soutiennent avoir agi «sans pression et en toute indépendance», souhaitent que les différents problèmes du pays se règlent entre Gabonais, sans interférence.
«Certes, nous avons des problèmes au pays mais nous avons la majorité et l’opposition, nous sommes donc capables de régler nous-mêmes nos problèmes», lance le porte-parole, avant de conclure sèchement : «Que les chaines françaises s’occupent de leurs problèmes !» C’est peu dire que la manifestation n’a pas manqué de susciter, à tort ou à raison, moquerie et étonnement sur les réseaux sociaux.