Libreville – Contrairement à ce qui s’est passé samedi dernier à Rio (3ème arrondissement de Libreville), où une frange de l’opposition gabonaise a voulu organiser un meeting pour demander le départ du Président Ali Bongo Ondimba, plusieurs personnes ont manifesté ce vendredi, à Libreville, cette fois-ci contre France 24. Dans une lettre ouverte adressée à l’Ambassadeur de France au Gabon, ils ont dénoncé « les propos et la manipulation de l’information véhiculée » par la chaîne de Télévision française.
« L’action orientée et néfaste de France 24, aux questions de vies intérieures de la République Gabonaise ne saurait laisser le Peuple souverain du Gabon sans réactions », ont-ils indiqué dans la lettre remise ce matin au Changé d’Affaires de l’Ambassade de France au Gabon.
Et d’ajouter : « Le Peuple Gabonais reste résolument attaché aux principes d’unité, de paix, de partage et ancré dans le respect des institutions républicaines ».
Frank IbouilyLes manifestants ont prôné la préservation des liens « séculiers » d’amitié entre le Gabon et la France, qui se situent, selon eux, au-delà de leurs sensibilités politiques et partisanes.
D’où cette pétition adressée à l’Ambassadeur de France au Gabon pour être leur interprète auprès des autorités et chaînes françaises.
« Nous sommes venus à l’Ambassade de France donner un message fort à Monsieur l’Ambassadeur en relation avec les actualités du moment, nous avons tous suivi France 24 la semaine dernière, nous voulons donc dire à l’Ambassadeur de France que nous ne sommes pas d’accord, nous sommes un peuple souverain, nous sommes un peuple uni, et nous ne voulons pas que la France se mêle des problèmes des gabonais, alors nous venons dire stop à l’instrumentalisation, stop à la manipulation, parce que nous respectons nos institutions, nous avons de grandes institutions et en tête desquelles le Chef de l’Etat », a déclaré Frank Ibouily, le Porte parole d’une centaine de manifestants.
Et de poursuivre : « les jeunes se sont réunis parce qu’ils ne sont pas d’accord avec la façon de faire de la chaîne française qui est France 24. Ils ont insulté le Chef de l’Etat, ils ont manqué du respect à un Chef d’Etat, c’est notre Chef de l’Etat et c’est le Chef de l’Etat de tous les gabonais ».
M. Ibouily reconnais toutefois qu’il y a des problèmes au pays. Selon lui, le pouvoir, la majorité et toutes les oppositions devraient se réunir autour d’une table pour y trouver des solutions appropriées. « Nous sommes tous des gabonais et nous restons un peuple uni, nous sommes capables de régler nos problèmes », a-t-il dit.
Les manifestants, dans leur démarche, veulent interpeller les autorités françaises pour éviter le pire, une guerre civile au Gabon, et surtout que France 24 ne joue pas le rôle qu’a joué radio milles collines dans le génocide rwandais.
« En fait ce qui se passe aujourd’hui, vous savez, dans les quartiers, les gens peuvent prendre ça autrement et mettre en danger la vie de leurs compatriotes. Nous venons pour apaiser le climat, dire aux gabonais des quartiers que nous avons donné un message à l’Ambassadeur de France, qu’il renvoie le message à l’Elysée », a martelé Frank Ibouily, estimant que France 24, au lieu de soutenir cette partie de l’opposition gabonaise qui a aussi contribué à la pauvreté des gabonais, devrait être objectif.
Rappelons que France 24 a publié récemment un article et des photos sur le parc automobile de la présidence gabonaise, sans préciser s’il s’agit des véhicules privés d’Ali Bongo Ondimba ou des véhicules de la Présidence de la République.