Sommés de vider les lieux au plus tard le 22 décembre, les étudiants résidents au campus de l’Université Omar Bongo (UOB) se sont pliés à la décision du rectorat.
Un curieux remue-ménage a lieu à l’Université Omar Bongo (UOB), depuis le 21 décembre courant, à la suite de la diffusion, sur l’antenne de Gabon Télévision, d’un communiqué émanant du conseil rectoral de ladite institution académique. Sommés de vider les lieux par une décision que l’on dit basée sur des textes précis comme pour se justifier et tenter de prévenir les nombreuses critiques, les étudiants résidents au campus universitaire ont été contraints de faire leurs bagages et de trouver précipitamment un nouveau gîte. Si la lourde décision, qui a été suivie de trois autres, a du mal à passer, les autorités rectorales assurent pourtant qu’elle méritait d’être prise pour des raisons de sécurité. Elle serait conforme à l’article 27 des statuts des universités nationales et des établissements d’enseignement supérieur publics, ainsi qu’à l’article 40 de la loi 21/2000 du 10 janvier 2001 déterminant les principes fondamentaux de l’enseignement supérieur en République gabonaise. Mesure d’urgence ou fébrilité des autorités rectorale ? Des doutes subsistent.
En effet, la décision de Marc Louis Ropivia et ses collaborateurs ne convainc pas beaucoup et suscite de nombreuses interrogations au sein de la communauté estudiantine. «Comment devront se débrouiller les résidents qui n’ont aucun lieu de chute à Libreville ?», s’est interrogé, à juste titre, un résident du pavillon A, visiblement désabusé. S’il dit ne pas être dans la situation de ceux dont il se fait le défenseur, il n’en demeure pas moins que la décision brusque voire brutale du conseil rectoral est sujette à quelques critiques. Pour les «campusards», elle procède d’une peur des autorités qui n’a rien à voir avec les justifications données officiellement. «C’est encore une affaire politique, ça !», lance une étudiante au département de Lettres modernes. Pour d’autres, la décision, bien que «difficile à avaler», méritait d’être prise pour diverses raisons, notamment la nécessité de «faire le ménage» au sein de cette résidence où, dit-on, vivent des individus ayant achevé leurs études depuis quelques temps, et d’autres ne s’étant plus acquitté des droits de résidence depuis plusieurs années. «L’occasion est donnée aux responsables du COU-UOB (Centre des œuvres universitaires) de penser à nouveau à la réfection des bâtiments en très mauvais état», estime un autre étudiant.
La reprise des cours à l’UOB étant annoncée pour le 5 janvier 2015, le temps des vacances précipitamment accordées ne permettra certainement d’entreprendre les travaux de réfection. L’on s’en tient donc à la «mesure de sécurité» évoquée par le conseil rectoral qui n’a, somme toute, initié aucune «mesure» d’aide pour les résidents vivant loin de leurs familles.