Libreville – Le Président gabonais Ali Bongo Ondimba, a annoncé lundi, à Libreville, devant les membres du Gouvernement, les présidents des institutions constitutionnelles et les partenaires au développement, le lancement du programme agricole G.R.A.I.N.E dans le but de poursuivre la diversification de l’économie gabonaise – secteur hors-pétrole en croissance de 8% ces trois dernières années – et dans l’objectif de revivifier la production.
Le programme agricole G.R.A.I.N.E lancé lundi, à Libreville, sera matérialisé par la mise en exploitation de plus de 200.000 ha sur 5 ans, tracé de 3000 km de pistes d’accès aux plantations, quelque 1600 villages intégrés au plan des infrastructures de base, 30.000 familles volontaires pour le travail en coopératives.
« La Gabonaise des réalisations agricoles et des initiatives des nationaux engagés (GRAINE) est porteuse d’une grande ambition pour nos populations et pour notre pays ».
Dans son intervention, Ali Bongo Ondimba a rappellé son engagement et fixé l’objectif. Puisque le Pacte social commande de lutter contre la précarité, puisque les jeunes veulent prendre leur destin en main, l’agriculture doit être « non pas un discours, mais une pratique ».
« Je dis aux jeunes en quête d’emplois, à ceux qui, fonctionnaires aujourd’hui, voudraient se consacrer à l’agriculture : saisissez cette opportunité, vous ne le regretterez pas », a lancé Ali Bongo Ondimba.
Pour la sécurité alimentaire au meilleur prix
Alors que les efforts d’investissement dans les secteurs non-pétroliers et les dispositifs d’incitation à la transformation locale des matières premières portent déjà leurs fruits (industrie du bois + 17,5%, transformation minière 19,4% – sur 3 ans), le Président de la République souhaite accélérer la diversification afin de « libérer les leviers d’une croissance inclusive aux multiples ressorts ». Il entend accroître, « à très court terme », la part de l’agriculture dans la richesse nationale afin de garantir une plus grande sécurité alimentaire. Pour l’heure, les importations annuelles de denrées pèsent entre 250 et 300 milliards de FCFA. Trop lourd pour le panier de la ménagère. « La banane, le manioc, le taro, la tomate, le piment, le poulet, le viande, relève Ali Bongo Ondimba, doivent pouvoir être cultivés et produits dans le pays et être disponibles de manière pérenne et à moindre coût ». Un « changement d’approche » s’impose « afin que le marché local parvienne à capter le flux de ces importants capitaux dépensés en importation ».
Vers l’agro-industrie
Favorisant un « véritable retour à la terre et une lutte efficace contre l’exode rural », luttant contre le chômage des jeunes par la perspective de création de 15 à 20.000 emplois, le programme GRAINE lancé par le Chef de l’État prévoit une mise en exploitation de plus de 200.000 ha sur 5 ans attribués conformément au Plan national d’affectation des terres et aux lois sur l’environnement et le développement durable. Quelque 20 à 30.000 familles volontaires recevront gratuitement 7 ha pour la production vivrière coopérative, dont 0,5 ha réservé à un usage privé, et seront appuyées dans leurs démarches pour l’obtention accélérée des permis agricoles, le préfinancement des coopératives, l’octroi de crédits à taux préférentiels, la couverture CNAMGS et la garantie d’achat de la production. Voici donc les étapes vers le « métier d’entrepreneur agricole », pour un engagement exigeant qui passera encore par des sessions de formation.
G.R.A.I.N.E., parce que « la terre vous rend au centuple ce que vous lui confiez », a conclu le Président de la République. De l’agriculture à l’industrialisation : « cela est à notre portée, cela est indispensable, cela est faisable ».