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Sale week-end pour les patrons de «Echos du Nord» et «Faits Divers»
Publié le lundi 22 decembre 2014   |  Gabon Review


Sale
© Autre presse par DR
Sale week-end pour les patrons de «Echos du Nord» et «Faits Divers»
Jonas Moulenda (à gauche) et Désiré Ename (à droite)


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Journalistes, Désiré Ename et Jonas Moulenda, respectivement directeur de «Faits Divers» et directeur des «Echos du Nord», ont été interpelés et détenus 24 heures durant dans les locaux de la Direction générale des recherches (DGR).

Alors que tous les yeux étaient tournés, le samedi 20 décembre 2014, vers le carrefour Rio, à Libreville, où les membres de l’opposition avaient projeté de tenir tout de même un meeting interdit par le ministre de l’Intérieur, l’on apprenait également que les journalistes Désiré Ename et Jonas Moulenda, interpellés la veille ont été libérés, en milieu d’après-midi, de la DGR où ils étaient retenus.

Sitôt libéré, Jonas Moulenda a déclaré sur son mur Facebook : «Désiré et moi venons d’être libérés au terme de 24 heures de garde à la Direction générale des recherches (DGR). Je voudrais du fond du cœur dire merci à tous ceux qui nous ont soutenus dans cette épreuve. Merci aux agents de la DGR qui nous gardé avec beaucoup d’égards. Merci au parquet de la République pour avoir cherché à nous humilier parce que nous n’allons pas à Canossa. Que Dieu touche les cœurs des magistrats qui prennent des décisions obscurcies par un excès de zèle. Que Dieu bénisse le Gabon !».

La veille de leur arrestation, le directeur de la rédaction et rédacteur en chef de l’hebdomadaire à grand succès Faits Divers a raconté avoir vécu une pièce de mauvais goût à l’assemblée nationale. Car, avant l’épisode de la DGR, il avait en effet été retenu pendant une heure à la maison du peuple. «J’ai été séquestré plus d’une heure durant à l’Assemblée nationale ce vendredi en fin de matinée. Après l’alerte donnée aux autorités, j’ai été exfiltré par la gendarmerie, qui m’a ensuite conduit dans les locaux de la Police judiciaire (PJ)», raconte le journaliste.

« Alors que je me trouvais à mon bureau, j’ai reçu un coup de fil du premier questeur de cette institution, Jonathan Ignoumba, une connaissance de longue date, qui m’a demandé de le rejoindre à son bureau. Ne me doutant de rien, je m’y suis rendu à bord de mon véhicule. J’étais seul, mon chauffeur étant parti le matin faire ma transaction financière à la banque. A mon arrivée, le député Jonathan Ignoumba m’a prié de prendre place dans son salon privé, attendant l’entretien qu’il accordait à des visiteurs. Cinq minutes plus tard, il m’y a rejoint. D’emblée, il m’a fait expliqué qu’il m’avait fait venir pour parler d’un article paru dans mon journal au sujet d’un présumé trafiquant d’organes humains, qui n’est autre que le collaborateur du président de l’Assemblée nationale, Félicien Moudionzo, élu dernièrement sénateur à Koula-Moutou», explique-t-il.

Il aurait donc été menacé de mort par ce sénateur qui estime qu’il a bafoué son honneur. Emmené dans les locaux de la Police judiciaire en vue d’une déposition, Jonas Moulenda a été rejoint par Désiré Ename, de la même maison d’édition que lui, venu s’enquérir de la situation. Après pourtant la relaxe de Moulenda, les deux journalistes ont finalement été rappelés puis amenés à la DGR, au prétexte d’un complément d’information. Ils y passeront la nuit alors qu’aucune plainte ne leur avait été notifiée.

Dans la soirée du vendredi 19 décembre 2014, l’on apprenait par voie de presse que le Conseil national de la communication (CNC) a suspendu l’émission «Les choses du village» de la télévision privée TV+, acquise à la cause de l’opposition gabonaise. De même, la rubrique «Lettre ouverte à…» animée par Jonas Moulenda dans l’hebdomadaire Echos du Nord, a été également suspendue pour une période d’un mois.

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