Une personne a été tuée et de nombreuses autres ont été arrêtées à l'issue d'un meeting interdit que des opposants gabonais ont tenté de tenir au carrefour Rio à Libreville, a confirmé samedi le procureur de la République, Sidonie Flore Ouwé.
La victime, un homme de 30 ans, est décédée alors que des manifestants tentaient de l'amener à
l'hôpital. Les circonstances du décès ne sont pas encore élucidées.
Un médecin légiste a révélé qu'une grave blessure au cou, qui a provoqué un saignement important, serait à l'origine du décès, sans toutefois préciser l'origine de la blessure.
L'opposition a fait état de trois morts.
Selon le procureur, aucun bilan n'est disponible sur le nombre de personnes interpellées. Des journalistes ont dénombré 23 personnes dans les locaux de la direction générale de la gendarmerie (Gros Bouquet).
En outre, une station service a été vandalisée, un marché et plusieurs voitures incendiés.
La veille, le ministère de l'Intérieur avait interdit ce meeting pour éviter des violences que pourraient orchestrer des personnes malveillantes. Pourtant, le Front de l'opposition pour l'alternance et plusieurs petits partis de l'opposition ont tenu à convoquer ce meeting comme prévu, au carrefour Rio dans le
3ème arrondissement de Libreville.
Très tôt ce samedi matin, la police et la gendarmerie ont pris position à Rio. Toute la matinée, ils ont joué au jeu du chat et de la souris avec les militants de l'opposition.
Les débordements ont éclaté à 14h00 lorsqu'un groupe de manifestants ont commencé à lancer des cailloux et des bouteilles sur des gendarmes. Ceux-ci ont riposté par des gaz lacrymogènes. Les troubles se sont généralisées par la suite.
Jean Ping, un leader de l'opposition qui est également un ancien ministre des Affaires étrangères, était parmi les manifestants. Vêtu d'un gilet pare-balle et d'un masque, il a été exfiltré par les éléments de sa sécurité, au milieu des détonations des bombes lacrymogènes.
Le calme est revenu après une pluie et la circulation a été rétablie vers 17h00.