Le président de l’Union pour la nouvelle République (UPNR), Me Louis Gaston Mayila, en liberté provisoire après l’affaire dite de fausse monnaie, s’est exprimé au sujet de l’actualité nationale, concluant que «le Gabon va mal», il a listé 10 urgences pour y remédier.
Me Louis Gaston Mayila a décidé de rejouer sa carte politique, quelques mois après l’affaire dite de fausse monnaie qui avait conduit à son interpellation en septembre dernier. En tant que leader de parti politique et pour ne pas rester en marge de l’actualité, l’homme de Yombi, à l’occasion d’une conférence de presse donnée à son domicile, a tenait sans doute à montrer à ses détracteurs qu’il a encore bon pied bon œil.
Dans un cycle du langage à la limite de l’ironie envers ceux qui veulent «trop vite fermer la parenthèse Mayila», le président de l’UPNR a parodié George Danton qui, sur au seuil de sa mort, sous une guillotine, demandait à ses bourreaux de montrer sa tête au peuple. «Moi, je vous dis aujourd’hui, regardez ma tête, elle en vaut la peine ! Elle ne se dissimule pas, elle vous regarde», a-t-il lancé. Demandant aux journalistes de ne pas l’obliger à se prononcer sur son l’affaire qui l’a conduit derrière les barreaux, du fait qu’elle est encore pendante devant les tribunaux et qu’il n’a pas le droit d’en parler pour ne pas entraver le cours de la justice, Me Mayila a fait appel à un autre savant : Platon. Citant le philosophe Grac, il a déclaré : «avec les bons magistrats, même les mauvaises lois deviennent supportables». Autrement dit, il garde confiance en la justice.
Abordant la situation actuelle du Gabon, il a indiqué que pour la «première fois dans notre histoire, nous sommes privés du minimum vital, c’est-à-dire l’eau, l’électricité, le carburant pour faire marcher nos voiture, les soins de santé primaire, l’école pour tous nos enfants et qu’on me permette de le dire, ou de le redire, que la place des étudiants n’est pas en prison, mais à l’université». Mayila a souhaité qu’on mette en prison ceux qui poussent les étudiants dans les rues, non sans souligner qu’ils sont connus. Il y a, pour lui, un constat d’échec dans la mesure où les forces de police et de gendarmerie sont en permanence cantonnées à l’université, violant ainsi les franchises universitaires. Et, pour régler ces problèmes, il propose le dialogue. «Ce dialogue doit s’organiser, sans invective, sans volonté d’exclure qui que ce soit, sans insulter qui que ce soit», a-t-il dit.
Selon Mayila, il y a 10 problématiques qui appellent au dialogue. Il s’agit des élections uninominales à deux tours ; la limitation du mandat présidentiel ; la nécessité de revisiter le rôle de la Cour constitutionnelle ; de définir avec précision le statut du Vice-président de la République ; de redécouper les circonscriptions politiques avec une décentralisation permettant d’enraciner la démocratie à la base, par un véritable mouvement de communalisation et d’intégration des communautés rurales ; la création de nouvelles entités administratives ; la nécessité de concentrer le débat et la réflexion sur la gouvernance économique et la gouvernance sociale, filles d’une gouvernance institutionnelle issue d’un large consensus ; une meilleure application du code de la nationalité ; le besoin de redorer l’image du Gabon, écornée, par une diplomatie tâtonnante, et l’instauration d’une meilleure politique de bon voisinage. Tels sont les éléments sur lesquels le leader de l’UPNR aimerait que l’on s’appesantisse pour que les choses retournent à la normale au Gabon.