En grève depuis mercredi 17 décembre au terme d'un préavis déposé à l'inspection générale du travail, les agents de la Gabonaise de micro-finance qui exigent l'éviction sans délai du directeur des opérations, s'insurgent également contre les intimidations répétées de leur direction générale et dénoncent les mauvaises conditions travail ainsi que le non respect des conventions collectives.
C'est désormais un langage de sourds qui s’est installé entre la direction générale de la Gabonaise de microfinance (Gamifi) et les agents de cet établissement de micro-finance de 2e catégorie, en grève illimitée depuis mercredi 17 décembre 2014 au sein de leur agence centrale de Likouala dans le 3e arrondissement de Libreville.
Alors qu'ils réclament l'éviction sans délai de leur directeur des opérations qu'ils accusent de ne pas être à la hauteur des attentes de l'entreprise, estimant que depuis son arrivée, la situation financière de l'entreprise est passée de mal en pis, les agents de la Gamifi s'insurgent contre les intimidations répétées de leur direction générale, le licenciement d'un de leurs collègues pour des raisons extra professionnelles. Ils dénoncent également les mauvaises conditions travail et le non respect par la tutelle, des conventions collectives.
« Nous avons déposé le 10 décembre dernier un préavis avec notre cahier de charges auprès de la direction générale. Mais notre grève est due à la réponse de fin de non recevoir de notre tutelle. Nous réclamons une amélioration des conditions de travail car nous ne disposons que d’un véhicule pour le transport d'une cinquantaine d'agents, un ordinateur pour dix personnes, nous manquons de personnel, nous voulons la revalorisation de nos salaires vu notre charge de travail en tenant compte des conventions collectives des établissements de crédits et micro-finance et nous exigeons un plan de carrière », a dénoncé un agent sous couvert de l’anonymat.
Outre les points énumérés, le personnel réclame aussi une prime de logement, une prime de panier, la hausse de la prime de transport et de la prime de caisse, une prime vestimentaire, l'instauration d'une prime de risques. Selon les employés, la situation financière stable de leur entreprise permet de satisfaire ces revendications et ne saurait mettre en danger l'avenir de cette société.
« Nous pensons que l'entreprise a les moyens de satisfaire ces revendications. Si elle n'avait pas ces moyens, la direction générale ne recruterait pas du personnel supplémentaire sachant que les hommes et femmes qui travaillent en ce moment dans l'entreprise n'exercent pas leurs fonctions dans de bonnes conditions », a soutenu pour sa part, Rodolph Morgan Limboma, délégué du personnel.
Jointe par notre rédaction en vue d’obtenir sa version de la situation, la directrice générale de l'entreprise, Mme Ngningone Obame Flore Martine, a opposé une fin de à nos journalistes en déclarant : « Nous ne ferons aucun commentaire sur ce qui se passe parce que les agents ont leurs droits. Nous attendons de nous expliquer seulement devant l'inspecteur du travail et donc on ne peut pas vous recevoir ».
Créée par l'association Internationale "PlaNet Finance", et en activité depuis septembre 2009, la Gabonaise de micro-finance est un établissement privé reconnu par les autorités de tutelle COBAC et le ministère de l’Economie. Elle emploie une cinquantaine de salariés.