Pour exprimer leur colère face aux déboires subis par leurs camarades et la réponse tardive à leurs différentes revendications, les étudiants de l’Université Omar Bongo s’en prennent aux infrastructures.
En réponse à l’arrestation d’une vingtaine de leurs camarades le 17 décembre courant, les étudiants de l’Université Omar Bongo (UOB), ont procédé, le 18 décembre, à une démonstration de colère, aussi bien à l’encontre des autorités rectorales qu’ils accusent de ne rien faire pour entendre leurs différentes revendications, que pour prouver leur détermination. Après les échauffourées enregistrées suite au report de l’audition de Firmin Ollo Obiang et Célestin Mintong Mintong, ayant donné lieu à la mise aux arrêts de Nicolas Ondo, président de la Mutuelle, les étudiants s’en sont pris aux bâtiments de l’établissement d’enseignement supérieur. L’un d’eux, une grande tente, comme on en trouve désormais en grand nombre depuis quelques temps dans la capitale, n’a pas résisté aux assauts des manifestants.
Mise à feu comme pour s’insurger contre une nouvelle présence des agents des forces de l’ordre au sein de l’université et davantage pour réclamer la libération de leurs camarades incarcérés depuis plus de 5 mois à la prison centrale de Libreville, la tente abritant de nombreux services administratifs a tout simplement été la cible des manifestants. Une situation qui suscite quelques interrogations et inquiétudes.
En effet, si l’on comprend mal la nécessité et l’intérêt de détruire le patrimoine universitaire dont dépendent en grande partie leurs propres études, l’on s’interroge davantage sur la stratégie des autorités pour tenter d’apaiser la colère des étudiants. L’usage de la force et de la violence face aux revendications est-elle l’unique voie pour le retour au calme dans cet établissement ? Nul ne doute que non. Pourtant, au regard de l’escalade perceptible ces derniers jours, la situation devrait prendre une autre tournure et l’incendie volontaire du 18 décembre ne fait, malheureusement, que le confirmer. La Mutuelle a par ailleurs indiqué sur son compte Facebook : «Notre nombre est notre force, notre détermination sera la solution à nos problèmes, si les autorités ne veulent pas entendre la voix de l’étudiant, advienne que pourra.»