En compagnie de son secrétaire général, le président de la mutuelle de l’Université Omar Bongo a été mis aux arrêts le 17 décembre courant. Il leur est reproché d’avoir refusé de quitter le tribunal tant que les étudiants incarcérés ne sont pas libérés.
Pour avoir refusé de partir du tribunal de Libreville sans leurs deux camarades incarcérés depuis plus de cinq mois à la prison centrale, le président et le secrétaire général de la mutuelle étudiante de l’Université Omar Bongo (UOB) ont été mis aux arrêts dans la matinée du 17 décembre dernier. Si les deux étudiants étaient présents au palais de justice, c’est pour apporter leur soutien à leurs camarades Firmin Ollo Obiang et Célestin Mintong Mintong, deux leaders étudiants incarcérés depuis cinq mois. Une façon d’exercer une pression sur l’appareil judicaire qui, estiment nombre d’entre eux, retient captifs «des innocents» sur la base de motifs fallacieux et sans réel fondement.
En effet, pour de nombreux étudiants, la longue incarcération des étudiants ne repose sur rien, et leur captivité cache mal un jeu malsain des plus hautes autorités du pays. «Tout ceci est éminemment politique», soutenait un étudiant, il y a quelques mois. Aussi, pour tenter de faire libérer leurs camarades dont le procès a, une nouvelle fois, été repoussé au 18 décembre 2014, les étudiants ont investi la salle d’audience en refusant d’en sortir si Firmin Ollo et Célestin Mintong n’étaient pas libérés instamment. Mal leur en a pris. Le procureur de la République près le tribunal de première instance de Libreville, Sidonie Flore Ouwé, subodorant une atteinte à l’autorité des juges, a ordonné qu’on les fasse sortir «de force», rapporte-t-on.
La situation qui n’a pas plu au reste des étudiants a donné lieu à une nouvelle manifestation de colère de leur part, qui a nécessité l’intervention musclée des forces de l’ordre. Ainsi, avec Nicolas Ondo et Duphy Minto’o, le nombre d’étudiants incarcérés au Gabon tend à augmenter. Une nouvelle stratégie des autorités gabonaises pour taire les revendications de la jeunesse ? On peine à le croire. D’autant que le fait serait trop «dégradant» pour l’image du pays, qui bénéficie depuis ces derniers mois d’un certain regard de la part d’observateurs internationaux.