IMPLANTEE au sud-est du Gabon depuis bientôt 29 ans, l'Université des sciences et techniques de Masuku (USTM) est devenue, au fil de son existence, un peu ce qu'est le Vatican dans la ville de Rome.
Là, le "bleu" n'a quasiment pas d'existence par lui-même. Il marche sur l'ombre de son supposé protecteur et ne doit rien décider ou faire même en dehors de l'université sans l'accord de son cacique qui devient ainsi son mentor. Et pour l'amener à bien se soumettre moralement et physiquement à ses prédécesseurs à l'université, le nouvel étudiant, qu'il soit de sexe féminin ou masculin, subit à une période de l'année académique, généralement au mois de juillet, une sorte de « baptême ».
Ainsi, au beau milieu de la nuit et pendant qu'il se trouve dans les bras de Morphée, il est enlevé par des caciques portant des cagoules qui le transportent dans le bosquet situé derrière l'établissement pour l'y faire subir des traitements humiliants : plongée dans une mare contenant de la boue, petites bastonnades, surtout lorsque le candidat objet du rituel affiche des airs d'arrogance, de suffisance ou d'irrévérence envers les aînés. Des attitudes qui sont, du reste, proscrites à l'USTM, affirme une cacique, 22 ans environ et mesurant à peine 1m40.