Lancée pour dénoncer «la dynastie des Bongo» et la gestion «scabreuse» du pays, la structure portée par Noël Bertrand Boundzanga a officiellement vu le jour le week-end dernier.
Le «Club 90» a officiellement été lancé le 13 décembre dernier à Libreville. Promue par Noël Bertrand Boundzanga, l’initiative ne manque pas de culot. Pour d’aucuns, elle apparaît périlleuse voire suicidaire. Pourtant, le jeune enseignant-chercheur à l’Université Omar Bongo (UOB) dit l’assumer parfaitement, tant les évènements survenus ces dernières semaines, qui ont montré la colère d’une partie des Gabonais à l’encontre de leurs dirigeants, l’ont convaincu de ne plus se taire.
«Je parle parce que la situation du pays m’y oblige, parce que se taire, c’est être complice au mieux, et être coupable au pire. Je ne veux être ni l’un ni l’autre. Je parle parce que, après 54 ans d’indépendance et 47 ans de régime PDG, nous sommes incapables de vivre dignement, incapables de faire du Gabon un rêve, incapables de sortir du drame gabonais», a-t-il lancé, avant de présenter la nouvelle plateforme associative.
S’il s’est présenté comme «un simple gabonais» n’étant inféodé à aucun parti politique, Noël Bertrand Boundzanga dit avoir marre «des mensonges politiques, de la dynastie Bongo et de son champ d’esclaves». Pour lui, le «Club 90» se veut donc une «majorité citoyenne», en réponse à la majorité présidentielle qui, dit-il, «surfe sur des mensonges et des promesses intenables». Celle-ci, inspirée par «les idéaux trahis de 1990», devrait, de ce fait, «favoriser un minimum d’accords sur l’éviction d’Ali Bongo du pouvoir selon les termes et les formes que nous aurons définis ensemble, sauf s’il décide de démissionner avant».
Pour ce faire, la nouvelle plateforme entend «préparer et hâter l’alternance» au sommet de l’Etat, grâce à l’alliance avec les partis de l’opposition et les organisations de la société civile. «Nous devons écrire les conditions de cette alternance et le portrait robot de ceux qui vont l’incarner», a souhaité le jeune écrivain, attristé par la crainte qui taraude ceux «qui n’osent pas arracher leur liberté face à un pouvoir dynastique et illégitime».
Pour lui, «Ali Bongo est illégitime à occuper la fonction présidentielle au Gabon. Non seulement parce qu’il est l’incarnation d’une dictature et d’une dynastie qui font 47 années de notre histoire, mais également parce que sa filiation est douteuse». «C’est un président qui gouverne sans la confiance du peuple, en conséquence de quoi il faut le démettre», assène-t-il. La plateforme associative à caractère politique qui vient de naître s’en va donc en guerre contre le pouvoir actuel, non sans avoir dans son viseur la Constitution et ses garants.