Décidée le 20 novembre dernier à l’issue d’une assemblée générale organisée par l’intersyndicale, la grève illimitée observée par les agents du ministère du Pétrole et des Hydrocarbures se durcit. Le départ du ministre est désormais la revendication première des agents.
Si la grève dite «illimitée» déclenchée depuis le 20 novembre dernier n’a enregistré aucune avancée qui permette de croire que la situation connaîtra un épilogue dans les jours et semaines à venir, dans certaines administrations c’est la chienlit. «Absolument rien n’est fait par les autorités interpelées qui semblent se moquer ouvertement de nous !», s’est exclamé un agent du ministère du Pétrole et des Hydrocarbures posté devant l’une des entrées de ladite administration, empêchant quiconque d’y avoir accès. Pour ce membre de l’intersyndicale, il s’agit désormais d’obtenir la tête d’Etienne Ngoubou, présenté comme «le nœud du problème» et «le responsable du pourrissement de la situation» au sein du ministère dont il a la charge. «Nous souhaitons le départ de Ngoubou parce qu’il ne montre aucun intérêt à voir la grève prendre fin», a justifié un autre, indiquant la banderole sur laquelle l’improbable requête est explicitement inscrite.
Au nombre des revendications l’on note, entre autres, l’absence de formation pour le personnel, la suspension de la caisse d’aide et de soutien et la longue immobilisation des autobus assignés au transport du personnel pour une bien curieuse raison : «Le manque de carburant». A peine croyable ! «Nous ne pouvons pas comprendre qu’un ministère aussi important, et de surcroit, qui est chargé de la gestion des ressources pétrolières ne soit pas capable d’alimenter ses véhicules en carburant», s’en amuse un agent, avant de brandir la sempiternelle revendication relative au versement de la PIP, tout en militant pour «le retour des fonds communs».
Mais, à en croire les agents du ministère du Pétrole et des Hydrocarbures, rejoints au siège du ministère par ceux de la direction générale des études et laboratoires (DGEL), la principale raison de la revendication inhérente au départ «urgent» d’Etienne Ngoubou, vient du fait, disent-ils, que ce dernier ne fait aucun effort pour établir un dialogue avec les agents qu’il n’aurait, du reste, rencontré officiellement qu’une seule fois depuis son arrivée à la tête de ce ministère. «Lors de notre prise de contact avec le ministre à Okala, il nous a clairement fait savoir qu’il n’était là que pour la politique, et non pour les affaires administratives», affirme-t-on, poursuivant : «On a pensé à une blague, mais la présente grève et le fait qu’il vienne nous défier au portail depuis le début de la manifestation prouvent qu’il disait vrai.» Vrai, faux ? Il n’en demeure pas moins qu’au ministère du Pétrole et des Hydrocarbures, les tensions sont à leur comble. Une rencontre et un échange franc entre Etienne Ngoubou et les agents ne seront certainement pas mal venus. Si tant est que les deux parties veuillent ramener la sérénité dans leurs rapports.