Paul Mba Abessole sort du silence et dénonce la position de son parti politique, le Rassemblement Pour le Gabon (RPG) dans la majorité républicaine pour l'émergence tout en fustigeant les propos de l'opposition sur son projet d'exiger la tenue d'une conférence nationale souveraine.
Dans un entretien publié par le journal "Le Temps" dans sa parution du mercredi 10 décembre, Paul Mba Abessole, président du Rassemblement Pour le Gabon (RPG), n'a pas manqué de mentionner lors de cette interview, ses prétendues victoires aux élections présidentielles de 1993 et 1998 face au défunt chef de l'Etat, Omar Bongo Ondimba, fondateur du Parti Démocratique Gabonais (PDG). Pire encore, le chef du RPG a tout simplement déclaré que la gestion du pays par le PDG est une monstruosité.
« Le PDG reste une monstruosité ». Tels sont les termes exacts de Paul Mba Abessole, dont le parti est inscrit dans la Majorité républicaine pour l'émergence ; une coalition de partis politiques affiliés justement à l'idéologie du chef de l'Etat, Ali Bongo Ondimba, qui n'est autre que le président du Parti Démocratique Gabonais (PDG).
Dans cette interview, Paul Mba Abessole explique les raisons de son entrée dans la majorité républicaine, en reconnaissant cependant que celle-ci « ne lui apporte rien présentement ».
Voyant sa position au sein de la majorité lui échapper tout en étant témoin des actions des opposants du Front Uni de l’Opposition Pour l’Alternance, l’homme, connu pour toujours aller là où l’herbe semble plus verte, n’hésite pas aujourd’hui, à tirer à boulets rouges sur le PDG.
« Une décision tacite avait été prise par le parti au pouvoir pour que le RPG n'ait pas d'élus à la députation à Libreville. Le pouvoir avait et a toujours tous les moyens pour exécuter une telle décision. C'est la même chose qui s'est passée aux dernières locales. J'avais entendu dire qu'il fallait absolument humilier le RPG et son président, avec la complicité de certains de ses soi-disant militants », affirme-t-il.
Au-delà de ces déclarations, Paul Mba Abessole conteste malgré tout la demande la conférence nationale souveraine impulsée par l'opposition gabonaise.
« Je ne sais pas de quoi parlent certains de nos compatriotes qui agitent l'idée de conférence nationale, et d'une conférence nationale souveraine. Un raisonnement simple par rapport à cette façon de comprendre: conférence souveraine, cela veut dire que toute décision prise par cette conférence devra être exécutoire. Lorsqu'on sait que c'est le président de la République seul qui peut prendre la décision de convoquer une conférence », a-t-il précisé.
Aussi pour le président du RPG, sa présence au sein de la majorité républicaine qui ne lui apporte rien, ne revêt qu’un seul but : « défendre ses idées (...) que le parti au pouvoir finira par accepter ».
Aujourd’hui, comme depuis de nombreuses années, le positionnement politique de Mba Abessole reste flou. Chose qui, à bien y regarder, n’étonne plus personne, tellement l’ancien maire de Libreville a habitué les populations à des retournements de veste et à un opportunisme politique dont lui seul a le secret.
