Les ministres en charge de l’Energie et des Petites et moyennes entreprises ont récemment échangé avec les sociétés adjudicataires de marchés publics sur la matérialisation du programme d’électrification et d’hydraulique en zone rurale.
Dans le cadre du programme triennal 2013-2015, une vingtaine de marchés relatifs à l’électrification des zones rurales avait été attribuée à des Petites et moyennes entreprises (PME), pour une valeur totale de 10 milliards de francs. Un an après l’acquisition de ces marchés et le démarrage effectif des travaux par endroits, les plaintes émises par les populations montrent que l’on est bien loin des attentes. D’où la rencontre organisée, le 9 décembre dernier, par les ministres en charge de l’Energie et des PME avec les sociétés adjudicataires des marchés. Une rencontre aux relents de convocation au cours de laquelle les deux ministres ont tenu à rappeler aux patrons des PME leurs engagements et leur responsabilité. «Si le gouvernement se doit de vous assister, de vous soutenir et de vous faire la part belle par rapport aux entreprises étrangères, vous vous devez aussi d’accompagner l’Etat dans sa mission qui vise à améliorer le quotidien des Gabonais», a déclaré, d’entrée de jeu, Désiré Guedon, avant de fustiger les résultats d’enquêtes de terrain qu’il n’a pas hésité à brandir. «Le travail n’est fait qu’à moitié dans la plupart des localités rurales du pays, sous prétexte que vous rencontrez des difficultés», a-t-il fait constater, avant de poursuivre : «Les difficultés sont nombreuses, je le sais, notamment dans l’accès à ces zones, par exemple. Mais vous vous êtes engagés, et par conséquent, vous aurez dû être préparés à ça.»
Si le ministre en charge de l’Energie est apparu si remonté, c’est parce que, estime-t-il, «certaines PME font dans le chantage». Et, s’il a reconnu que les difficultés de trésorerie sont toujours évoquées par les responsables des PME, il soutient que l’engagement de ces derniers devrait les contraindre à mener à bien la mission qui leur a été confiée, et à laquelle ils ont souscrit. D’autant qu’un nouveau paramètre entre désormais en compte : «la responsabilité citoyenne». «Il ne s’agit plus simplement des marchés obtenus ou de l’argent investi qui vous sera d’ailleurs rétribué, vous êtes délégués par l’Etat, d’une certaine manière, pour améliorer le quotidien de vos semblables. Vous devez vous comporter comme des partenaires et non comme des exécutants», a-t-il martelé, soutenu par son collègue des PME qui a rappelé aux entreprises que les autorités attendent d’elles sérieux et rigueur dans l’exécution des marchés. «Je suis au service des talents que vous êtes. Le Gabon veut des PME championnes chacune dans son domaine, et qui se distinguent», a lancé Gabriel Tchango comme pour passer du baume après l’exaspération de son collègue. Et d’annoncer, pour les semaines qui viennent, une nouvelle rencontre, cette fois à son ministère, pour tenter d’y voir clair.
Pour rappel, le programme triennal 2013-2015 entend permettre la mise en œuvre de 18 projets d’adduction d’eau potable équipés de stations de potabilisation, la réalisation de 200 forages, la réhabilitation de 400 forages, la construction de 20 mini-réseaux d’eau potable dans les villages de plus de 300 habitants, l’installation de huit centrales thermiques et la densification de huit réseaux de distribution dans les districts du pays, l’implantation de 100 systèmes photovoltaïques et la modification de la centrale thermique d’Oyem. Des projets qui touchent notamment 2400 villages sur toute l’étendue du territoire national.