Les premières assises de la communication du Gabon, placés sous le thème «Médias et communication au Gabon : enjeux et perspectives» ont été ouverts, le 10 décembre dernier, par le président de la République.
Le chef de l’Etat a ouvert, au stade de l’Amitié, les états généraux de la communication qui donnent l’opportunité aux acteurs de réfléchir pendant trois jours pour faire l’état des lieux et dresser une autopsie de ce secteur d’activité en proie à de nombreux maux. Ouvrant les travaux, le président de la République a rappelé que ces «réflexions vont être d’autant plus importantes que les présents états généraux se tiennent au moment où le secteur de la communication est partout en pleine mutation». Ali Bongo a également rappelé que ce secteur se trouve au confluent de bien des évolutions technologiques qui exigent l’adaptation aux nouveaux corps de métiers ainsi créés. En cela, ces assises doivent permettre une réflexion collective sur le système de communication que le Gabon souhaite avoir au cours des prochaines années, en tenant compte de tous les types de supports, toutes les activités inhérentes et surtout des questions de formation.
Ali Bongo note que la qualité des titres de presse laisse encore de grosses marges de progression que l’on doit «absolument et immédiatement combler si nous voulons rivaliser avec les titres du continent». Il a ainsi exhorté les participants à faire davantage pour trouver les mécanismes et ressorts nécessaires afin que le Gabon puisse enfin disposer d’une presse libre et de qualité. «Une presse qui ferait véritablement partie des critères d’évaluation du dynamisme de notre démocratie», a-t-il dit.
Les participants à ces états généraux doivent donc clairement identifier les problèmes et proposer au gouvernement des solutions concrètes devant leur permettre d’exercer leurs métiers dans de meilleures conditions et en toute responsabilité. Et le président de la République de préciser que «la perte de qualité de nos titres, le manque d’attrait des programmes de télévision et de radio, le manque de professionnalisme des éditions d’information ont pour conséquence immédiate la désaffection des lecteurs, auditeurs et téléspectateurs». «Le fait que les grands diffuseurs internationaux gagnent d’importantes parts de marché sur le continent montre bien que nos populations ont besoin de produits de qualité et qu’elles sont prêts à payer un peu plus cher si ce faisant, cette attente d’une meilleure qualité est satisfaite», a-t-il souligné, rappelant qu’il n’y a pas de liberté sans responsabilité pleinement assumée. Ceci du fait que le métier de communicateur renvoie aux principes de respect de l’éthique, de déontologie professionnelle et de la dignité humaine. «Avec un peu de bonne volonté et une formation adéquate, je vous sais capable de fabriquer des produits innovants, participant à la vitalité et au développement de vos structures, à l’ancrage de la démocratie, à la préservation de notre patrimoine culturel et au rayonnement de notre pays», a encore dit Ali Bongo.
De nombreuses recommandations et résolutions seront émises à l’issue de cette réflexion. Déjà, on évoque, la nécessité de réformer le mode de désignation des membres du Conseil national de la communication (CNC) et de veiller à ce que ces derniers aient des profils suffisamment représentatifs des différentes spécialités de la communication, la clarification des missions dévolues au CNC, notamment s’agissant de la régulation et du «traitement équitable de tous les partis et associations politiques» dans les médias en période ordinaire comme en période électorale, la reconnaissance de l’Internet comme un produit de première nécessité à garantir à tout citoyen, indépendamment de sa zone géographique, de son âge et de sa condition sociale, le libre accès à ce réseau, la subvention annuelle aux médias privés et publics pour soutenir la production audiovisuelle…