Elu à la tête de la mutuelle de l’Université Omar Bongo (UOB) il y a plus d’un mois, le leader étudiant dit subir des pressions et des «menaces de mort» de la part d’agents du renseignement.
Depuis son élection à la tête de la mutuelle de l’Université Omar Bongo (UOB) en octobre dernier, le président du mouvement «Etudiant conscient» n’a pas le sommeil tranquille. S’il dit ne pas craindre pour sa vie car «habitué à ce genre d’agissements», Nicolas Ondo Aubame n’en a pas moins manqué de tirer la sonnette d’alarme, fustigeant les pressions et intimidations dont il dit faire l’objet ces dernières semaines. «Depuis que j’ai été élu comme président de la mutuelle de l’UOB, je me sens filé à longueur de journée. Je reçois plus de messages et d’appels de menace que d’habitude, alors que je faisais partie des leaders de l’université», a-t-il confié, un brin désabusé, quoique visiblement déterminé.
Le dernier fait en date, rapporte-t-il, se serait déroulé dans la nuit du 5 au 6 décembre courant, alors qu’il était absent de son domicile. «Les agents du renseignement ont fait irruption à mon domicile à une heure tardive de la nuit, et ma petite sœur, seule à la maison à ce moment, a subi une sorte d’interrogatoire qui l’a traumatisé», affirme celui qui dit vouloir «se battre jusqu’à la victoire finale : celle d’un meilleur traitement de l’étudiant gabonais dans son propre pays». Nicolas Ondo Aubame, qui dit avoir reçu des «menaces de mort» de la part d’individus non identifiés, a tout de même lancé : «Je n’ai pas peur pour moi. Je suis habitué. Mais qu’on ne s’en prenne pas à mes proches !»
Si l’étudiant inscrit au département d’anglais depuis 2007 est un «habitué» des déboires avec les agents des forces de l’ordre consécutifs aux nombreuses grèves enregistrées au sein de l’établissement d’enseignement supérieur, cette fois, estime-t-il, il lui est précisément reproché de mettre son doigt où il ne faut pas. De son point de vue, il lui est reproché de militer pour la libération de ses compagnons, Firmin Ollo Obiang et Célestin Mintong Mintong, incarcérés depuis cinq mois à la prison centrale de Libreville, sans qu’aucun jugement n’ait été prononcé à leur sujet. «J’ai décidé de prendre certaines dispositions», a-t-il par ailleurs annoncé, avant de s’interroger sur son compte Facebook : «Pourquoi passer par des méthodes malhonnêtes et de manière nocturne pour me trouver, alors que la voie reconnue et légitime est la plus facile ? De quoi avez-vous peur ?» Et d’ajouter, tout en décidant de porter l’affaire devant la justice : «Je réitère mon attachement à réhabilitation des leaders étudiants exclus arbitrairement.»