Littéralement lâchés par l’un des acteurs majeurs du parti, le 6 décembre dernier, quand leur nouveau président, élu le même jour, dit poursuivre au sein de la majorité, les militants de l’Alliance démocratique et républicaine (Adere) ne cachent plus leur confusion.
Secouée par des querelles intestines depuis le décès, il y a près d’un an, de son ancien président, Dieudonné Pambo, l’Alliance démocratique et républicaine (Adere) est en proie au trouble et à des accusations de gestion «approximative» lancées par certains militants. Les événements survenus récemment au sein de cette formation politique devraient vraisemblablement raviver les soupçons et nourrir la dissidence.
En effet, alors que l’élection de Florentin Moussavou comme nouveau président au terme du congrès organisé le 6 décembre dernier, à Port-Gentil, était supposée mettre un terme aux tensions et sonner un nouveau départ, l’adhésion, le même jour, de Didjob Divungi Di Ndinge au Front de l’opposition pour l’alternance est venu ajouter à la confusion. Si le positionnement de l’ancien vice-président de la République, un des acteurs importants de ce parti de la majorité, a été présenté comme «un choix personnel», il va sans dire que cela, quoiqu’en disent certains, ne manquera pas de susciter de nouvelles scissions. Majorité ou opposition ? Des doutes subsistent.
Pourtant, Florentin Moussavou l’a affirmé et répété à Port-Gentil : l’Adere continuera de se mouvoir au sein de la majorité et d’accompagner le Plan stratégique Gabon émergent (PSGE), promu et défendu par Ali Bongo. Point barre ! Cette décision qui semble ferme et dont s’est porté garant l’ancien membre du gouvernement, si elle ne manque pas de conviction, ne cache pas la crainte des nouveaux responsables du parti de voir plusieurs militants débarquer du bateau. «C’est la confusion totale !», s’est exclamé un des militants, lors de la «Déclaration du 6 décembre» faite par celui qu’il nomme «le vrai père de l’Adere».
Didjob Divungi Di Ndinge reparti à l’opposition, quel poids l’Adere aura-t-elle désormais au sein de la majorité ? Son adhésion au Front ne finirait-elle pas d’exacerber les tensions au sein de cette formation politique ? Autant d’interrogations qui disent la difficulté à laquelle devraient être confrontés le nouveau président de l’Adere et ses 6 vice-présidents dans les jours qui viennent. «En mon humble qualité de militant. Au regard de l’état actuel du parti et des défis auxquels notre pays doit faire face, à court, moyen et long terme, au regard des événements de ces derniers jours, j’estime pour ma part que ce congrès s’impose d’être le congrès de la refondation du parti. Il doit apporter à nos concitoyens des réponses claires quant à son ambition, à son offre politique et à son positionnement, pour les rassurer», a indiqué Didjob Divungi Di Ndinge le 6 décembre dernier, avant de lancer : «Nous devons tous rejoindre le Front. La victoire est assurée !» Les troupes de l’Adere répondront-elles favorablement à cet appel, en décidant de claquer la porte de la majorité à moins de deux ans de la prochaine présidentielle ? Pas si sûr ! Une fois de plus, les militants et sympathisants seront appelés à faire leur propre choix… comme en 2009.