A l’origine d’un projet de création d’un centre de formation de football à Libreville, l’ancien international gabonais, Parfait Ndong qui vit désormais en Suisse, s’est entretenu avec la rédaction de Gaboneco.com sur les tenants et aboutissants de la structure mise en place depuis deux mois en collaboration avec ses anciens coéquipiers en équipe nationale, Guy Nzeng, Jean Daniel Ndong Nze et le coach Dacosta Soares
Gaboneco (Ge) : Vous vivez en Suisse et on vous retrouve ce matin au stade de Nzeng Ayong de Libreville en tant qu’encadreur de plusieurs jeunes footballeurs. Que pouvez-vous nous dire à ce sujet ?
Parfait Ndong (PN) : Je suis arrivé de Suisse depuis dimanche dernier car j’ai lancé depuis deux mois, un projet lié au football. Je suis donc venu à Libreville pour offrir du matériel au staff qui a été mis en place pour l’encadrement des jeunes joueurs qui s’entrainent actuellement au stade de Nzeng Ayong, comme c’est le cas ce matin.
Ge : Vous parlez d’un projet de football. S’agit-il d’un centre de formation ou d’une école de football ? D’où vous est venue cette idée ?
PN : Je ne peux parler d’une école de football car une école de football signifie des structures en place avec des données palpables. Disons que c’est une occupation pour les enfants qui participeront aux différents championnats du Gabon. Une idée qui vient d’un constat fait sur les U17 les U20 de notre pays qui ont souvent des problèmes de formation de base. Cela permettra de former des jeunes joueurs à notre image dans les catégories poussins, minimes cadets et juniors, qui prendront part au championnat D3.
Ge: On vous a surpris en pleine réunion avec les parents des joueurs dans les locaux du stade de Nzeng-Ayong. Quelle était l’objet de cette rencontre ?
PN : Il était question pour moi de présenter de long en large aux parents des joueurs, le projet qui est devenu réalité depuis deux mois. On a échangé tout en faisant connaissance dans l’optique d’élaguer les zones d’ombres autour de ce projet. Les parents se sont montrés plutôt réceptifs.
Ge : Vous étiez déjà à l’origine de la création d’un club de D2 à Lambaréné, mais qui a disparu mystérieusement. Est-ce que vous ne craignez pas de vivre la même expérience avec ce projet?
PN : Le projet de Lambaréné est très différent de celui-ci qui est basé sur la formation. Vous savez qu’avoir un club D2 demande des moyens financiers pour payer les salaires des coachs, du personnel et les primes des joueurs. Ce que vous ne relevez pas, c’est que ce club a quand même existé pendant dix ans et a joué trois fois la montée en D1. Sans soutien derrière nous, le club n’a pu survivre. Là, c’est différent, on s’engage avec des enfants dans le cadre de la formation. Nos moyens restent sans doute limités, mais au moins nous n’avons pas pour ambition d’accéder en D1 où cela nous reviendrait certainement plus cher. Avec ces enfants, on a besoin d’abord de moyens humains et de matériel.
Ge : Avez-vous pensez à demander de l’aide à l’Etat pour vous donner un coup de pouce ?
PN : J’ai pour habitude de penser d’abord au résultat avant d’aller demander de l’aide. Je ne vais pas aller voir la Fédération gabonaise de football, le ministre des Sports ou le chef de l’Etat pour demander les moyens alors que je n’ai encore rien prouvé.
Ge : Quels sont vos objectifs à court et à long terme ?
(PN) : Les objectifs que j’ai assigné à l’entraineur Alain Dacosta qui est le superviseur des entraineurs qui s’occupent des 200 joueurs au sein de notre centre de formation, sont la montée en D1 dans 4 ans pour l’équipe junior, placer plusieurs joueurs dans les sélections nationales du pays.
Ge : Qui sont vos collaborateurs dans ce projet ?
PN : Je suis accompagné dans ce projet par mon ancien coach Alain Dacosta, mes anciens coéquipiers en équipe nationale Jean Daniel Ndong Nze, directeur sportif chargé du recrutement, par Guy Nzeng pour l’équipe première, Constant Tamboucha qui s’occupe des juniors et Bibang Nzoulu pour les cadets. Contrairement à ceux qui pensent que les anciens joueurs gabonais mettent plus l’accent sur l’argent, nous venons, de manière bénévole, mettre notre expérience au service de la nation gabonaise à qui nous voulons rendre tout ce qu’elle nous a donné.
Ge : Avez-vous déjà contacté des partenaires en Suisse ou ailleurs ?
PN : Non, pas encore. Avoir un partenaire pour accompagner des cadets, des minimes ou une équipe de troisième division est un processus qui s’avère compliqué. Vous remarquez que même les clubs de D1 au Gabon ont du mal à trouver des partenaires internes ou externes. Pour l’heure, nous sommes à la recherche de partenaires sérieux capables de s’installer au Gabon et qui ne viendront pas vers nous dans le seul but de nous proposer de l’argent pour qu’on leur vende des joueurs.
Ge : Un mot à l’endroit des parents qui ont accepté de vous confier leurs enfants ?
PN: Ce que je peux dire aux parents de ces jeunes en particulier, et aux Gabonais en général, c’est de nous faire confiance. Cependant, nous sommes toujours en quête de bénévoles, coachs et membres du staff technique afin d’accroitre la dynamique de cette structure naissante.