Après 5 années de silence, une introspection et analyse de la situation actuelle du pays, l’ancien vice-président de la République a décidé, le 6 décembre dernier, de rejoindre le Front de l’opposition pour l’alternance.
S’il s’était retiré de la vie publique depuis le décès d’Omar Bongo Ondimba en 2009, Didjob Divungi Dinge n’en avait pas moins fini avec la politique au niveau national qu’il dit avoir longuement observée sous toutes ses coutures pour en déplorer la pratique par le pouvoir en place. Et de l’avis de l’ancien vice-président de la République, depuis 5 ans, le Gabon tend à perdre en crédibilité au niveau international, tout en niant les libertés et attentes des populations. Un seul coupable est alors indiqué : Ali Bongo dont la particularité, dit-il, est de faire «des promesses sans lendemain, insidieusement assorties de dons rituels». Devant le constat qu’il dit être des plus préoccupants pour l’avenir du pays l’ancien président de l’alliance démocratique et républicaine (Adere), qui ne souhaite plus se taire, a sonné le temps de la reprise en main du Gabon dans lequel aucun secteur d’activité ne serait épargné par «la mauvaise gestion» imputable au pouvoir actuel.
Aussi a-t-il «décidé de faire (sien) le combat des Gabonais et des Gabonaises qui aiment ce pays, et qui rêvent d’un Gabon de tous les Gabonais, quelles que soient leurs origines, leur religion, leur sensibilité politique ; des Gabonais et des Gabonaises qui rêvent d’une société démocratique fondée sur une organisation pluraliste du pouvoir, qui se traduit par l’ordre dans la liberté, la responsabilité et la sécurité, le respect des droits de l’Homme et des valeurs républicaines». Pour Didjob Divungi Di Dinge, il faut en finir avec «les effets d’annonce», les brimades, la vexation, la suspension des salaires arbitraires pour les acteurs politiques de l’opposition et avec «l’Etat le plus policier du continent» qu’est devenu la Gabon durant les 5 dernières années. Un combat qu’il dit désormais vouloir mener au sein du Front de l’opposition pour l’alternance «au regard de son engagement et des actes qu’il pose» depuis sa création en juillet 2014.
Didjob Divungi Di Dinge a clamé son attachement aux principes de démocratie qui devraient régir la vie de toute formation politique qui aspire à gouverner. Aussi, s’est-il prononcé en faveur d’une «candidature unique» du Front. A cet effet, l’ancien vice-président de la République a placé son adhésion et son nouveau combat sous le signe de la cohésion et de la confiance mutuelle qui, estime-t-il, sont les seuls gages de «la libération du pays». Il va sans dire que cette nouvelle adhésion à l’opposition est pour fragiliser le régime en place qui, on en doute, devrait probablement réagir en dénonçant à nouveau «un non-événement». De même, une autre question se pose : «Quel serait véritablement l’apport de Didjob Divungi Di Dinge dans ce Front, alors que désormais «humble militant», l’Adere est au bord de l’implosion ?» La suite du congrès tenu à Port-Gentil le week-end écoulé devrait le dire.