Une pollution aux hydrocarbures s’est produite les 3 et 5 décembre 2014 respectivement sur les sites offshores de Torpille et de Grondin de Total Gabon. L’entreprise entraverait également à la liberté syndicale.
Voulant faire mine d’ignorer le mot d’ordre de grève générale illimitée décrétée par l’Organisation de nationale des employés du pétrole (Onep), Total Gabon s’est engagée dans une voie aussi risquée que périlleuse. A travers une lettre référencée ONEP_BN_12/14_684, adressée au directeur général de la filiale de la major pétrolière, l’organisation syndicale dénonce des évènements graves censés se produire sur les installations de l’entreprise. En cause, l’obstination des responsables sécurité environnement et santé (RSES) et chefs des différents sites de l’entreprise à poursuivre les activités et maintenir les équipements en état de marche, au mépris des procédures et de la «requête pourtant faite par les travailleurs afin de protéger les hommes, l’environnement et l’outil de travail».
Cette situation désobligeante à laquelle l’Onep tente de trouver une explication, serait la résultante d’une somme de transgression auxquelles se livrerait la filiale locale du géant pétrolier, pourtant certifiée ISO 14001 et disposant de chartes et principes de bonne conduite. Il s’agit entre autres, du remplacement des travailleurs en grève par des expatriés non habilités et non affectés pour la conduite des installations sensibles, la non-application des procédures de mise en sécurité des installations sur les sites de Grondin, Torpille, Anguille et Coucal réclamée par les travailleurs avant d’user de leur droit de grève et l’entrave à la liberté syndicale. «Comment expliquer que les procédures de mise en sécurité des installations n’aient pas été appliquées sur les sites de Grondin, Torpille, Anguille et Coucal bien que réclamées par les travailleurs avant d’user de leur droit de grève ?», interroge en effet le syndicat, avant de souligner : «Un comportement responsable et citoyen exige le respect de la législation internationale et nationale, le respect de la règlementation et des règles groupe et internes à votre société». Et d’exiger que des mesures adéquates soient diligemment prises par le directeur général de Total Gabon non seulement pour dépolluer les zones impactées par le déversement d’hydrocarbures, mais aussi pour stopper les actes d’entrave à la liberté syndicale qui sont actuellement rapportés. «Comment expliquer le remplacement des travailleurs en grève alors que le respect de la jouissance de ce droit constitutionnel inaliénable est une exigence légale interdisant tout acte d’entrave à la liberté syndicale ? Nous savons qu’en France, Total respecte bien la législation du Travail ; pourquoi pas au Gabon ?», interroge l’Onep à travers sa lettre signée par son secrétaire général, Paul Aimé Bagafou.